25
mar
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Raphaël DANINO-PERRAUD, cité par Léo Barnier dans La Tribune

Guerre en Ukraine : Airbus, Safran..., pourquoi l'aéronautique européenne ne peut pas lâcher le titane russe

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'approvisionnement en titane apparaît comme l'élément stratégique à sécuriser pour les avionneurs du monde entier face à la mainmise de la Russie sur une grande partie de la production. Moins dépendant, Boeing a annoncé la fin des importations, ce que ne peuvent pas faire jusqu'à présent Airbus ou Safran au vu du peu d'alternatives très limitées. Et la poursuite de la guerre pourrait quoiqu'il arrive fragiliser la filière, voire remettre en cause les projets d'augmentation de la production d'avions. Décryptage.

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Airbus, Safran et d'une manière générale toute l'aéronautique européenne est sous pression. Alors que la guerre s'enlise et que l'intensité des combats augmente, les industriels occidentaux se pressent désormais d'annoncer qu'ils coupent les ponts avec la Russie. En France, les derniers en date sont TotalEnergies avec sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes "au plus tard à la fin de l'année 2022", et Renault avec la suspension en catastrophe de ses activités en Russie et son possible désengagement du constructeur russe Avtovaz. Moins exposée médiatiquement que le secteur des hydrocarbures ou de l'automobile, le secteur aéronautique n'en reste pas moins concerné, en particulier pour ses approvisionnements en titane russe. Si le titane ne fait l'objet d'aucune sanction ou restriction jusqu'ici, les acteurs du secteur aéronautique pourraient être bien inspirés de s'affranchir des importations venues de Russie et de son géant VSMPO-Avisma. Si Boeing a franchi le pas il y a deux semaines déjà, l'affaire est bien plus complexe de ce côté-ci de l'Atlantique.

Airbus et Safran continuent à acheter russe

Interrogés, Airbus comme Safran confirment pour l'instant leurs postures adoptées au début du conflit. Les deux plus gros consommateurs de titane métal en France (en comptant l'approvisionnement direct et pour leur chaîne de fournisseurs) poursuivent ainsi leurs importations de titane russe sans s'engager à y renoncer pour le moment. Airbus rappelle ainsi que ses approvisionnements en Russie "s'effectuent dans le respect de toutes les sanctions et des réglementations en vigueur en matière de contrôle des exportations". Mais contrairement à il y a deux semaines, il ajoute qu'il "accélère ses efforts pour trouver d'autres sources d'approvisionnement." Le discours est somme toute semblable chez Safran. 

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Comme l'explique Raphaël Danino-Perraud, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri), si une demi-douzaine de pays produisent des éponges de titane (matériau produit à partir du minerai à la base de la filière de titane métal), seule une poignée possèdent une qualité aéronautique.

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Sur le développement de nouvelles sources d'approvisionnement, Raphaël Danino-Perraud explique qu'il est très long de qualifier une production selon les standards aéronautiques. C'est d'ailleurs le cas en Arabie saoudite, où il faut encore attendre pour voir la production locale arriver sur le marché et avoir un impact. Le chercheur indique tout de même que le recyclage des copeaux et chutes issus de l'usinage du titane pourrait apporter un surcroît de production avec un potentiel de quelques milliers de tonnes. 

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 > Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal La Tribune

 

Mots-clés
minerais Russie Union européenne