Réflexions de Héloïse Fayet sur la dimension européenne de la dissuasion française. Rappel historique du débat sur l’aspect européen de la dissuasion française. En 2020, Emmanuel Macron avait fait preuve de préséance lors de son discours la stratégie de défense et la dissuasion à l’école militaire, où il avait appelé les Européens à avoir un dialogue stratégique entre eux pour réfléchir à ce que pourrait être les intérêts vitaux européens.

Quatre ans plus tard, on voit bien que grâce ou à cause des menaces du président russe et de cette dimension nucléaire de la guerre en Ukraine, il y a vraiment un renouveau du débat au sein des pays européens et surtout en Allemagne, Pologne et Roumanie, et dans les pays du flanc est parce qu'ils se sentent directement menacés par la Russie. Il est très clair qu’il n’y aura pas de partage de l’arme nucléaire française, car la France ne dispose pas de suffisamment de têtes nucléaires.

Après ce qui est important, c’est de montrer aux pays européens qu’il y a une connexion entre leurs intérêts vitaux et les intérêts vitaux de la France, ceux qui sont protégé par la dissuasion nucléaire française, et c’est cette fameuse dimension européenne de la dissuasion française.

Il est important d’avoir ce débat avec les pays frileux de l’arme nucléaire comme l’Allemagne, ainsi que les pays scandinaves, qui ont une forte tradition de désarmement.

Dans ce débat, il y a un double effort à fournir, déjà au niveau du gouvernement, d’essayer d’éclaircir au maximum ce qui est possible justement dans cette dimension européenne. Et puis au niveau de la communauté stratégique en France et en Europe de proposer de plus en plus de débats sur le nucléaire militaire.  

Ce qui est important à voir aussi, c’est cette éventuelle complémentarité entre la dissuasion nucléaire française, la dissuasion nucléaire britannique et la dissuasion nucléaire américaine élargie à l’OTAN. 

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