La fin du régiment ? Trente ans de déstructuration de l’organisation tactique régimentaire

La nouvelle organisation des forces terrestres rompt avec un ordre tactique séculaire : celui du régiment. Sa conception naît des contraintes de la politique, souvent présente dans l’histoire du régiment. La construction de l’ordre régimentaire accompagne l’édification de l’Etat-Nation. La IIIe République l’investit de fonctions politiques, sociales et culturelles.
Or, aujourd’hui, l’instauration d’une organisation dite modulaire de l’armée de Terre qui bouleverse le principe régimentaire procède également d’une dynamique politique. Celle-ci se noue au début des années 1980. Prise en étau entre une demande politique densifiant ses actions extérieures et la rareté des effectifs disponibles pour ces actions, l’armée de Terre est contrainte de bricoler des organisations de fortune. Il s’ensuit une déstructuration de l’organisation tactique régimentaire : le corps de troupe, démembré, est transformé en " réservoir de ressources ". A la fin du siècle, une politique militaire de rareté conduit à normaliser et rationaliser ce procédé dans cette organisation tactique " modulaire " qui puise dans le régiment de quoi constituer des formations de circonstance pour des expéditions lointaines. Dans le même temps, cette politique contraint à mutualiser dans des bases de défense interarmées les moyens qui conféraient au régiment son autonomie d’action. Le chef de corps n’est plus maître de son corps. Est-ce la fin du régiment ?
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