L'épargne des classes moyennes au Cameroun. Une économie en marge du système bancaire

Au Cameroun, l’action gouvernementale dans les domaines économique et social est rythmée par le thème de la « lutte contre la pauvreté ». Cette dernière est présentée comme la priorité absolue depuis le tournant des années 2000 qui a vu le pays retrouver le chemin de la croissance, après plus d’une décennie de crise économique.

La situation économique des classes dites « moyennes » reste néanmoins fragile. Bien que leur pouvoir d’achat connaisse une embellie depuis la fin des années 2000 et que le nombre de ménages et d’individus susceptibles d’être intégrés dans cette catégorie, du fait de leurs revenus, soit de nouveau croissant, un fort sentiment d’instabilité et d’incertitude économique demeure.
L’épargne, en dépit de tout, occupe une place importante dans l’économie des ménages des classes moyennes. Ce sentiment de vulnérabilité fait d’ailleurs parti des moteurs de cette pratique. Ces ménages mettent un point d’honneur à épargner, afin d’être capable de gérer d’éventuels imprévus (une hospitalisation par exemple), ou pour réaliser des projets d’investissement de long terme (aspiration à la propriété) qui renforceraient leur stabilité.
Quelles formes prend cette épargne ? Pour une bonne part, elle se constitue en dehors des circuits formels de l’économie de marché, dans des tontines. Celles-ci se caractérisent notamment par leurs modes de fonctionnement ambivalents, dans la mesure où elles reposent sur des réseaux de solidarité « traditionnels », tout en reprenant certains aspects du fonctionnement des entreprises capitalistes, tels que l’application des taux d’intérêt. Ainsi, si le besoin d’épargner est parfois compromis par la solidarité familiale qui aide les plus démunis à survivre et à obtenir les moyens de se prendre en charge, ces deux nécessités se concilient bien dans les tontines qui sont des structures sociales d’assistance et de solidarité autant que des structures d’épargne et de crédit.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L'épargne des classes moyennes au Cameroun. Une économie en marge du système bancaire
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe Congo-Brazzaville sur tous les fronts. Stratégies d’adaptation diplomatique dans un monde fragmenté
Dirigé par Denis Sassou-Nguesso depuis quatre décennies, le Congo développe une politique étrangère fondée sur le développement d’une stature de « président-médiateur » et sur une stratégie de « marchandage » (bargain) auprès des puissances internationales.
Politique et réseaux sociaux : influenceurs et blogueurs dans le jeu politique camerounais
Du fait de leur rapide expansion, les réseaux sociaux, notamment Facebook, sont devenus le nouveau champ d’expression des luttes sociopolitiques au Cameroun. Ces nouveaux supports de communication ont facilité la libération de la parole politique et l’extension de l’espace médiatique.
Les effets contradictoires des sanctions occidentales sur les relations économiques russo-africaines
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
Les sources de revenus alimentant la guerre civile au Soudan. Leçons pour 2023
Les guerres nécessitent des fonds et des ressources. Bien souvent, les conflits impliquent une lutte pour le contrôle de sources de revenue et de lignes d'approvisionnement, ou pour les priver à l'ennemi. Cette dynamique s’est vérifiée dans les conflits passés du Soudan, et elle se répète aujourd’hui alors que la guerre civile — opposant les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit “Hemedti” — s’enlise dans un conflit prolongé.