
Repenser la fonction « Protection – Résilience ». Un nécessaire changement de paradigme face à un environnement qui se durcit

La France comme les autres pays européens est confrontée de manière directe, tout particulièrement depuis le début de la guerre en Ukraine, à une stratégie hybride de déstabilisation mise en œuvre par la Russie. Cette stratégie se matérialise dans l’ensemble des champs et des milieux possibles d’affrontement et a pour objectif, outre de saper le soutien occidental à l’Ukraine, d’affaiblir les pays européens avec lesquels la Russie se perçoit dans une confrontation systémique de long terme.

Ukraine : guerre ou paix?
Tatiana Kastoueva-Jean sur Europe 1 jeudi 19 février à propos des accords de Minsk II et de la situation en Ukraine.
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A partir de 39'30''

Les accords de Minsk sur l'Ukraine sont-ils voués à l'échec ?
« Depuis l’accord conclu mercredi 11 février à Minsk, la ligne de démarcation entre l’armée ukrainienne et les séparatistes a changé avec la chute, qui était prévisible, de la ville de Debaltseve. »
Le désordre libyen : trois questions à Florence Gaub
L'article que vous avez écrit dans le numéro d’automne 2012 de Politique étrangère, soit un an après la chute de Mouammar Kadhafi, était intitulé « Libye, le rêve de Kadhafi devient-il réalité ? ». Qu'entendiez-vous par là ?
Kadhafi rêvait d’une société déhiérarchisée, sans institutions étatiques. Dans sa vision politique, les questions relevant de la vie commune devaient être réglées par un accord au plus bas niveau, dans les comités et commissions. Son rêve n’est pas devenu une réalité de son vivant, car la sécurité et la production du pétrole étaient restées entre les mains du régime. En 2012, après la chute de Kadhafi, non seulement les Libyens ont tout de suite formé plusieurs comités et commissions, mais une gestion locale de la sécurité et de la production pétrolière s’est mise en place. Voilà pourquoi j’ai écrit que la vision politique de Kadhafi est finalement devenue une réalité, bien que ce soit une réalité bien triste.
Potemkin observers
Rebel commander Alexander Zakharchenko smiled only slightly on hearing that he had won this weekend's elections in Donetsk, Ukraine (pictured). The results were never in doubt: Mr Zakharchenko's nominal opponents openly supported him, and his face was the only one on campaign billboards. Nonetheless, eastern Ukraine's separatist republics went through the motions of democracy, including inviting international election observers. Those proved hard to find: while Russia has said it will respect the vote, America, the European Union, and the United Nations have all condemned it.
Depuis l'annexion de la Crimée, les Occidentaux ont perdu confiance en Poutine
Pensez-vous que le plan de règlement de crise proposé par Vladimir Poutine pose vraiment des questions de fond pour en finir avec le conflit ukrainien ou est-ce une simple manœuvre pour gagner du temps ?
- Aujourd'hui, il est difficile de répondre à cette question. Le président russe Vladimir Poutine a toujours fait dans la dichotomie. Sur un plan politique, il a parlé de paix et de règlement de conflit avec son homologue ukrainien à Bénouville (en France) en juin et à Minsk la semaine dernière.
Que cherche Vladimir Poutine avec un "statut étatique" pour l'est de l'Ukraine?
Il ne s’agit pas d’une évolution doctrinale de Moscou, mais plutôt de la volonté de traduire en gain politique l’évolution militaire sur le terrain en Ukraine, où les insurgés ont résisté à la tentative de reprise en main de Kiev et marquent des points. Depuis la chute de Ianoukovitch, la Russie souhaite en effet que les autorités ukrainiennes aillent vers une fédéralisation du pays afin que la partie orientale gagne en autonomie, voire se sépare.
Ukraine. Le coût d'une victoire
Avec la prise de Slaviansk, la crise du Donbass est-elle finie ? Depuis le 5 juillet, le drapeau ukrainien flotte à nouveau sur ce bastion séparatiste de l’est du pays. Or c’est ici, dans cette ville de 110 000 habitants, que la rébellion contre Kiev avait commencé, il y a trois mois. Tout un symbole. La veille, c’est Kramatorsk, autre fief rebelle, qui rebasculait côté pro-ukrainien. Depuis la fin du cessez-le-feu, décrétée fin juin, l’armée régulière marque des points, malgré ses hommes mal armés, sous-équipés, mal entraînés. La crise ukrainienne n’est pas pour autant terminée.
"L'Ukraine fait une ouverture envers les séparatistes"
En 14 points, le président ukrainien Petro Porochenko prévoit en premier lieu « des garanties pour la sécurité des participants aux discussions », l’amnistie pour les insurgés, la libération des otages, la création d’une zone tampon de 10 km à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, « le désarmement » des milices, la fin de « l’occupation illégale » des bâtiments de l’administration régionale de Donetsk et Lougansk contrôlés par les rebelles, l’organisation rapide d’élections législatives locales et un programme pour la création d’emplois dans la région.
Mondial 2018 : Et maintenant le Russigate ?
La crise ukrainienne et l'annexion de la Crimée ont déjà des répercussions dans le monde du football, où des voix s'élèvent pour que la Russie soit privée du Mondial 2018 ou pour appeler, au moins, à son boycott. Sous la pression internationale, la FIFA pourrait-elle revenir sur son choix ?
Pourquoi la Crimée est-elle au centre de toutes les attentions?
D’un côté, Vladimir Poutine parle ce mardi de la Crimée comme d’une « partie intégrante de la Russie ». De l’autre, la diplomatie ukrainienne assure qu’elle ne reconnaîtra jamais ce rattachement. À qui donner raison?
- C’est toute la problématique actuelle sur la Crimée. Pour les Russes, il y a un côté irrationnel, extrêmement affectif lié à la Crimée.
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