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« Daech est très affaiblie par sa défaite militaire »

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propos recueillis par Pierre Cochez pour

  La Croix
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Depuis 2014, 5 000 militaires américains sont présents en Irak à l’appel du gouvernement irakien. Ce dernier se trouvait alors sous la pression de Daech, qui menaçait Bagdad. La coalition internationale « invitée » par le gouvernement irakien, comprend aussi 1 500 militaires de plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne. Son intervention a été encadrée par une résolution de l’ONU, mais il n’y a aucun accord de défense signé entre l’Irak et les États-Unis, ce qui veut dire que les troupes américaines peuvent quitter le sol irakien sans préavis.

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Ces militaires étrangers ne sont pas présents sur une base seule, mais disséminés sur les bases de l’armée irakienne. Ce qui explique que les milices irakiennes chiites, décidées à se venger de la mort de leur chef, Abou Mehdi Al-Mouhandis, dans l’attentat de vendredi dernier, aient demandé aux forces irakiennes de s’éloigner à plus de 1 000 mètres de leurs propres bases, au cas où elles les frapperaient en représailles. L’essentiel des activités de la coalition consiste à former les forces spéciales, de police et de sécurité irakiennes.

Une trentaine de frappes de la coalition contre Daech

À l’heure actuelle, Daech est très affaibli par sa défaite militaire et la mort de ses chefs. Les activités de lutte contre l’organisation sont moins intenses que lorsqu’il fallait se battre contre
le « califat territorial » dans les années 2015 et 2016. Pour le mois de novembre dernier, il y a eu une trentaine de frappes de la coalition contre Daech, qui reste présente sous forme insurrectionnelle, dans la province de Diyala (est de l’Irak) où elle contrôle des maquis dans deux massifs montagneux, et dans des déserts de la province d’Anbar (à l’ouest du pays)
où elle assassine régulièrement des chefs de tribus.

Si demain les Américains partaient, il est certain que les autres militaires internationaux les suivraient, car l’état-major, dirigé par un général américain, fonctionne avec une technologie américaine. Ce retrait profiterait à Daech, mais marginalement, étant donné sa faiblesse actuelle. Le signal politique de ce départ serait fort : l’État irakien serait encore plus sous la coupe de l’Iran. L’intransigeance des acteurs chiites au pouvoir à Bagdad peut faire le lit du retour de Daech. Car l’organisation djihadiste continue d’avoir des relais au sein de la population sunnite. D’autant plus que, deux ans après que le régime a proclamé la victoire sur Daech, la situation humanitaire et politique dans les zones où la population était sous l’emprise des djihadistes s’est peu améliorée. 450 000 Irakiens déplacés vivent toujours dans des camps. Et ce sont essentiellement des sunnites.

 

Lire l'article sur le site de La Croix.

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Élie TENENBAUM

Élie TENENBAUM

Intitulé du poste

Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri