La France et l'Allemagne, face au dilemme des expulsions des « immigrants dangereux »
La France et l'Allemagne montrent leur volonté d'expulser les immigrés considérés comme « dangereux » au profit de la lutte contre les islamistes violents. Mais de telles expulsions ne sont pas toujours possibles.
Lors de la conférence des ministres de l'intérieur allemands, les représentants des partis de gauche (le Parti social-démocrate d'Allemagne, les Verts et Die Linke) ont plaidé en faveur de la prolongation de l'impossibilité d'expulser la Syrie. Mais l'Union chrétienne-démocrate (CDU), qui est jumelée avec l'Union chrétienne-sociale (CSU) de Bavière, dont le ministre de l'intérieur Horst Seehofer est membre, a imposé ses critères, favorables aux expulsions dès janvier.
Les autorités allemandes n'ont pas expulsé de criminels syriens depuis 2012, arguant notamment que personne ne peut être expulsé vers un pays encore en guerre civile et où il existe un risque que la personne expulsée d'Allemagne soit torturée, voire exécutée.
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Les politiques de sécurité et d'immigration sous pression
Contrairement à ce qui se passe en Allemagne avec l'exécutif dirigé par Mme Merkel, les politiques du gouvernement français en matière de réfugiés et de sécurité sont soumises à une pression plus forte. L'extrême-droite et son obsession anti-immigration de mélanger immigration et terrorisme ont un poids différent en Allemagne et en France.
- « Il faut noter que le débat politique français est imprégné depuis beaucoup plus longtemps des idées de l'extrême droite, qui a, depuis de nombreuses années, dépassé les 15% lors de différentes élections. C'est une barre qui a été dépassée en 1995 et depuis lors, le pourcentage n'a cessé de croître », explique Paul Maurice, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
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L'AfD n'est pas le RN de Le Pen
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Sur le sol allemand, seul le parti d'extrême droite, Alternative pour l'Allemagne (AfD) défend les expulsions sans tenir compte de ce qui se passe dans le pays vers lequel elles sont effectuées. Mais l'AfD représente à peine 8 à 10 % des voix en Allemagne, selon les derniers sondages.
En France, Macron est plus menacé par le Rassemblement national (RN) d'extrême-droite de Marine Le Pen dont l’électoral est le plus opposé à l'accueil des réfugiés et le plus désireux d’une politique d’immigration plus ferme.
Les sondages montrent qu'entre 24 % et 27 % des personnes qui voteront au premier tour des élections présidentielles françaises de 2022 ont l'intention de voter pour Le Pen. Macron est crédité de 23% à 26% des voix.
>> Lire l'article original paru en espagnol sur le site de NIUS (Nueva Información Útil y Sencilla) : « Francia y Alemania, ante el dilema de las expulsiones de los “inmigrantes peligrosos” » <<