Ce nouveau rideau de fer qui se dresse à l’est de l’Europe

L’offensive déclenchée par Vladimir Poutine renvoie l’Europe au temps de la guerre froide. Confrontés à de nouveaux défis, les Européens sont sommés de se réarmer, de revoir leur stratégie énergétique et de faire preuve de solidarité avec les réfugiés ukrainiens.

Les Polonais surpris en pleine nuit par des bombardements à 20 kilomètres seulement de leur frontière avec l’Ukraine. Les Bulgares qui se ruent sur les pilules d’iode. Les Suédois qui recensent leurs abris antiatomiques. Les Lettons qui préparent leur « sac de 72 heures » rempli de médicaments et de vivres. Le président roumain Klaus Lohannis qui lâche le mot « angoisse »... La guerre de Vladimir Poutine contre l’Ukraine a plongé l’Europe dans une ère géopolitique inédite qui la ramène au temps des blocs antagonistes, comme si la Russie et sa zone d’influence étaient séparées du reste de l’Europe par un nouveau rideau de fer.

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« L’Europe a su utiliser la seule puissance dont elle dispose, sa force économique, analyse Paul Maurice, chercheur à l’Institut français des Relations internationales (Ifri). Mais elle reste faible dans les autres domaines, la défense et l’énergie.» Le sommet qui s’est tenu au château de Versailles, les 10 et 11 mars− quelques heures après le tragique bombardement de la maternité de Marioupol− a montré l’ampleur des failles.

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