11
jan
2020
Espace Média L'Ifri dans les médias
Julien NOCETTI, cité par Romain Philips pour RFI

La Russie est devenue «un acteur diplomatique central» au Moyen-Orient

Depuis l’intervention russe en Syrie en 2015, la Russie de Vladimir Poutine ne cesse d’étendre son influence au Moyen-Orient. Avec sa politique « opportuniste », le président russe est peu à peu devenu un interlocuteur incontournable pour de nombreux dirigeants de la région.

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Une visite surprise à Damas mardi aux cotés de Bachar el-Assad, uneinauguration le lendemain d’un gazoduc en Turquie puis un appel conjoint avec Recep Tayip Erdogan à un cessez-le-feu en Libye… En deux jours, Vladimir Poutine a réaffirmé sa présence au Moyen-Orient alors que les tensions régionales s’accroissent. La Russie, depuis son implication intensive en Syrie, où elle mène, avec les forces du régime syrien, de vastes opérations militaires, responsables de plusieurs milliers de victimes, est devenue un acteur incontournable dans la région.

Affaiblie par les sanctions européennes et américaines suite au conflit ukrainien, la Russie a misé sur le Moyen-Orient pour rebondir et développer de nouveaux partenariats stratégiques. Depuis son intervention dans le dossier syrien, elle profite de sa politique étrangère « opportuniste » et est devenue « l’acteur diplomatique central » dans la région, estime Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste de la politique étrangère russe.

« Une sorte d’alternative » aux États-Unis

En quelques années, le président russe a étendu et renforcé l’influence de son pays dans la région, au grand dam des Occidentaux. Si la Russie « n’a pas remplacé les États-Unis comme garantie majeure de sécurité », notamment car elle ne dispose pas des mêmes moyens militaires, Moscou « propose une sorte d’alternative qui se veut crédible et fiable. C’est vraiment l’effet recherché par la Russie et cette alternative parle à certains pays de la région », analyse le chercheur.

« L’exemple le plus flagrant, c’est peut-être les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ils ont considérablement renforcé leur relation avec Moscou depuis 2015. C’est quelque chose d’assez nouveau, d’assez inédit, parce que ce sont des pays, surtout dans le cas de l’Arabie saoudite, qui avaient des relations plutôt fraîches, voires hostiles avec la Russie. C’est un tournant plutôt majeur », analyse Julien Nocetti.

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Mots-clés
Politique étrangère russe Moyen-Orient Russie