Le HDP, un nouveau venu en quête d’ancrage

L’élection présidentielle du mois d’août 2014, puis les élections législatives de 2015 en Turquie ont attiré l’attention sur l’émergence d’un nouveau venu sur la scène politique : le Parti Démocratique des Peuples (HDP, Halkların Demokratik Partisi). Sous l’impulsion de ses deux co-présidents, Figen Yüksekdağ et surtout Selahattin Demirtaş, candidat à l’élection présidentielle de 2014 et figure charismatique désormais indissociable du parti, le HDP s’est imposé sur cet intervalle de temps comme une nouvelle force d’opposition au gouvernement islamo-conservateur du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, et de son parti l’AKP.

Performance notable, le HDP a obtenu un score suffisant aux législatives pour envoyer des députés à l’Assemblée nationale turque. L’élection s’est jouée dans des circonstances particulières, un premier scrutin n’ayant pas permis en juin de dégager une majorité de gouvernement. Le vote « rejoué » le 1er novembre atteste en fait d’un recul du HDP, qui passe de 13% à 10,8% des votes. Ce résultat sanctionne la fragilité intrinsèque du parti ; pourtant, il a réussi l’exploit de passer le seuil éliminatoire des 10% et s’installe ainsi officiellement dans le paysage institutionnel turc.
Alors que ce résultat spectaculaire a attiré l’attention de toute la presse turque et, plus largement, de l’ensemble des commentateurs internationaux, le HDP demeure une énigme politique. Il incarne une expérience nouvelle sur la scène turque aussi bien qu’européenne, d’où la difficulté à le catégoriser et même, plus simplement, le définir. Une incertitude qui semble du reste traverser le parti lui-même, encore en recherche d’une identité précise. La comparaison avec d’autres mouvements européens peut-elle aider à le classer sur l’échiquier politique, à comprendre son (ou ses) moteur(s) idéologique(s) et à anticiper des scénarios d’avenir ?
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