Trump : candidat des pauvres, président des riches ? L'électorat populaire blanc dans l'attente

Les sondages de sortie des urnes permettent aujourd’hui de préciser le profil des électeurs de Donald Trump en novembre 2016.

Comme on pouvait s’y attendre, le candidat républicain a d’abord remporté les suffrages des électeurs habituels du Grand Old Party (GOP) : les États des Plaines (Wyoming, Dakota du Nord, Nebraska), les banlieues blanches aisées, les catégories aisées en général et bien sûr le vote traditionnaliste des évangéliques.
Mais Trump y a ajouté, et c’est la raison de sa victoire, les Blancs de la working class – cette dernière définie par le Bureau du recensement comme les personnes de plus de 25 ans n’ayant pas de diplôme d’université de niveau bac +4. Ces classes populaires blanches représentaient 90 millions de personnes en 2015.
Trump a trouvé ces électeurs à la fois dans les États pauvres des Appalaches (Kentucky, Virginie Occidentale et Tennessee) et en Floride ; mais surtout dans les États désindustrialisés de la Rust Belt : les swing states d’Ohio et d’Iowa, ainsi que les États traditionnellement démocrates du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie qui ont basculé en sa faveur. En effet, alors que la campagne Clinton tendait à ignorer ces électeurs et ces régions, Donald Trump les a activement ciblés, développant un projet de remise en cause du libre-échange et le fantasme d’un retour à l’Amérique blanche et industrielle des années 1950 et 1960.
Le président Trump sera-t-il fidèle aux promesses antisystème faites à cet électorat ? Le bilan est pour l’instant mitigé.
Ses engagements anti-big business, anti-Wall Street et anti-Washington semblent en tout cas peu suivis. Dès sa campagne en effet, et malgré ses discours, Trump s’est tourné vers les grands donateurs traditionnels du GOP, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la finance. Pendant la période de transition présidentielle (novembre 2016-janvier 2017), il a engagé dans son gouvernement plusieurs anciens responsables de Wall Street et accepté de larges donations de la part de lobbyistes de Washington. Depuis qu’il siège à la Maison-Blanche, le président Trump a enfin mis en œuvre par décret une large entreprise de dérégulation dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, de la finance et du fonctionnement de l’État.
Donald Trump a cependant maintenu avec obstination ses projets anti-immigration, anti-libre échange et anti-Obamacare – même si les cours de justice ont invalidé le « Muslim Ban » et que les divisions du GOP rendent le remplacement de la loi santé d’Obama quasi impossible (cette promesse de campagne allant sans doute par ailleurs à l’encontre des intérêts de ses électeurs working class). Le président populiste n’a donc pas encore trahi toutes les promesses faites aux classes populaires blanches.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Trump : candidat des pauvres, président des riches ? L'électorat populaire blanc dans l'attente
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes think tanks américains sous Trump 2. Le "blob" en péril ?
Principalement voués aux questions de politique étrangère, les think tanks de Washington jouent un rôle clé de réflexion et d’expertise au service du gouvernement fédéral, auquel ils fournissent par ailleurs des cadres d’élite à l’occasion des alternances politiques. Le trumpisme vient aujourd’hui en bousculer les codes et le fonctionnement.
Les négociations États-Unis/Iran sur le nucléaire : les limites de la méthode Trump
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a bombardé des cibles militaires et nucléaires en Iran, manifestant son impatience et son intransigeance devant la nucléarisation de la République islamique.
L’eau au Mexique : une urgence, qui attendra
L’accès à l’eau est déjà et va devenir de plus en plus problématique pour les acteurs économiques mexicains, en raison de la raréfaction progressive de la ressource résultant du changement climatique, d’une répartition géographique qui ne coïncide ni avec celle de la population, ni avec celle de l’activité économique, et d’une gestion jusqu’ici bien trop laxiste.
Les migrations entre le Mexique et les États-Unis : "más de lo mismo" ou fuite en avant ?
Alors que Trump s’apprête à renforcer les contrôles à la frontière avec le Mexique et expulser massivement les immigrés illégaux, le Mexique s’interroge sur les conséquences économiques de cette politique migratoire, et s’attend à devoir négocier cette question en lien avec les tarifs douaniers engagés par l’administration Trump.