La France et l'Afrique : le crépuscule d'une ambition stratégique ?
François Gouttebrune est le pseudonyme d'un haut fonctionnaire, spécialiste de l'Afrique.
Résumé
En 1960, l’Afrique occidentale française et l’Afrique équatoriale française disparaissaient pour céder la place à un système de relations diplomatiques, économiques (maintien de la zone 'franc', coopération) et militaires privilégiées qui permit à la France, malgré la décolonisation, de consolider ses positions en Afrique subsaharienne. Au fil des années et des sommets franco-africains, l’intérêt d’un nombre croissant d’Etats africains pour cette politique de développement et de stabilisation du continent étendit même l’influence de la France au-delà de son ancienne aire coloniale. Les bouleversements internationaux de 1989, et plus tard, la crise rwandaise ne cessèrent pourtant de dégrader des relations bilatérales dont la France se désengagea peu à peu durant les années 1990. Le 11 septembre aurait-il substitué à l’ancien intérêt économique de la région une importance stratégique annonçant la reprise d’un soutien français?