La Chine en Asie centrale, un nouvel acteur de sécurité en zone d’influence russe

Que veut la Chine en Asie centrale ? La Chine est de plus en plus présente en Asie centrale, depuis les années 1990, dans les domaines économique et sécuritaire. Sur le plan économique l’attrait de la Chine pour l’Asie centrale a d’abord été motivé par les ressources énergétiques, notamment les hydrocarbures kazakhs puis turkmènes, ainsi que par les débouchés potentiels sur de nouveaux marchés d’exportation. Depuis l’annonce du lancement de l’initiative de « Ceinture économique de la route de la soie » par le président Xi Jinping au Kazakhstan en 2013, les accords commerciaux et projets d’infrastructures d’énergie et de transport portés par Pékin s’y multiplient.

Dans le domaine sécuritaire, la Chine s’implique de diverses manières, tant sur le plan bilatéral que multilatéral. Toutefois, l’engagement chinois dans la sécurité peut s’avérer sensible dans une région historiquement dominée par la puissance russe.
Pourtant, l’implication de la Chine dans la sécurité en Asie centrale ne semble pas créer de rivalité entre Moscou et Pékin. Cela s’explique par la nature de l’implication chinoise, limitée et circonscrite à la protection des frontières, loin des velléités d’influence stratégique sur les pays d’Asie centrale qu’on lui prête parfois et des ambitions d’établir des alliances militaires. La stratégie chinoise en Asie centrale, que l’on peut qualifier d’égocentrique, sert en réalité des intérêts nationaux strictement intérieurs, plutôt qu’une volonté expansionniste. De même pour le domaine de la sécurité, Pékin se préoccupe de la stabilité de son voisinage proche en premier lieu pour la sécurité de son territoire national, dont la principale menace aujourd’hui est le terrorisme jihadiste.
La Chine est donc un acteur de sécurité en Asie centrale, et un acteur de plus en plus actif sur le plan de la coopération tant bilatérale que multilatérale. Mais les motivations qui poussent Pékin à s’impliquer dans les questions de sécurité régionale n’en restent pas moins limitées à des intérêts strictement nationaux et intérieurs. La Chine ne montre pas de signe d’une volonté de remplacer la Russie comme puissance dominante en Asie centrale. Ainsi, la République populaire de Chine ne constitue pas, en l’état actuel des choses, un concurrent stratégique pour la Russie. De son côté, Moscou considère Pékin comme un concurrent économique dans sa sphère d’influence, mais, tout en restant vigilante, ne semble pas préoccupée outre mesure par le rôle de la Chine en matière de sécurité.
Compte tenu du contexte sécuritaire volatil, une crise sécuritaire majeure en Asie centrale ou dans le nord de l’Afghanistan pourrait entraîner un changement de posture des puissances russe et chinoise. Toutefois, à horizon prévisible, il est très peu probable que la Chine dispose de la capacité militaire et de la volonté politique pour intervenir directement sur le théâtre (ou alors de manière limitée dans des zones frontalières comme au Tadjikistan par exemple), contrairement à la Russie. Dans un contexte de crise, Pékin pourrait apporter un soutien utile, mais Moscou resterait la garantie de sécurité numéro un.
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