Quest for Strategic Autonomy? Europe Grapples with the US - China Rivalry

Dans la continuité du rapport de 2020 de l’European Think-tank Network on China (ETNC) qui évaluait le positionnement de l'Europe dans ce contexte, cette édition réexamine le paysage géopolitique sous le prisme de la pandémie de Covid-19, de la guerre russe en Ukraine et du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Ce rapport comprend 22 chapitres nationaux et un chapitre consacré à l'Union européenne, analysant l'évolution des relations de l'Europe avec Washington et Pékin, l'éventail des approches pour faire face à la rivalité sino-américaine et la manière dont elles sont vouées à évoluer.

Le rapport 2025 de l'ETNC met en lumière la façon dont ces évolutions ont contraint l'Europe à repenser son positionnement stratégique. Ce nouvel environnement géopolitique a amplifié le débat sur l'autonomie stratégique dans la majorité des pays étudiés. Si les rythmes et les ambitions varient selon les cas, on observe néanmoins une progression générale du soutien en faveur de cette autonomie. Au cœur de cette réflexion se trouve une conviction commune : celle de la nécessité pour l’Europe de réduire sa dépendance envers les puissances extérieures dans des secteurs cruciaux comme la sécurité, l’économie ou encore la technologie.
Sur le plan sécuritaire, la coopération de défense avec les États-Unis s'est renforcée dans la plupart des pays présentés dans ce rapport, notamment en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Toutefois, le retour de Donald Trump fait planer une incertitude sur cette dynamique, ravivant les inquiétudes quant à l’avenir des relations transatlantiques. En parallèle les capitales européennes expriment une préoccupation croissante face à l’influence de la Chine sur la sécurité du continent - alimentée en partie par la perception que Pékin contribue aux efforts de guerre de la Russie en Ukraine. Ensemble, ces développements transforment le débat sur l'autonomie stratégique européenne en un agenda politique plus urgent et plus concret.
La sécurité économique s’impose également comme une priorité, comme en témoignent le durcissement des réglementations nationales et le renforcement de la coordination des politiques à l’échelle européenne. De même, les approches adoptées restent incohérentes : la réévaluation des dépendances vis-à-vis de la Chine et des États-Unis varie selon les pays, certains affichant un certain scepticisme ou un engagement limité. Le retour de Trump à la Maison Blanche ne suscite pas une lecture uniforme au sein des capitales européennes. Par ailleurs, la réévaluation des vulnérabilités économiques liées à Pékin ne remet pas nécessairement en cause la place centrale de la Chine comme marché clé et partenaire face aux grands enjeux globaux. Cependant, elle vient s'ajouter aux tensions de longue date sur l'équité des échanges avec la Chine, d'autant plus que le déficit commercial de l'Europe continue de se creuser. Ces préoccupations sont aujourd'hui aggravées par le regain de protectionnisme des États-Unis. Bien que les États-Unis restent un partenaire important en matière de commerce et d'investissement, et que les relations économiques de l’Europe avec Washington comme avec Pékin ont globalement suivi une trajectoire stable ces dernières
années, cette apparente continuité pourrait être fragilisée par l’approche plus offensive de l’administration Trump en matière de politique étrangère et commerciale, ainsi que par la mise en œuvre du nouveau programme européen de sécurité économique. Dans l’ensemble, la tendance qui se dessine est celle d’une méfiance croissante à l’égard des États-Unis, un réengagement prudent et sélectif avec la Chine et une plus grande volonté de poursuivre l'autonomie stratégique.
FRANCE : PARIER SUR L'EUROPE TOUT EN GÉRANT LA CONCURRENCE AMERICANO-CHINOISE
D’après John Seaman et Marc Julienne, chercheurs à l’Ifri, les relations transatlantiques entrent dans une crise profonde et la quête de la France pour une Europe plus autonome et souveraine se trouve désormais confrontée à un moment de vérité. Pour Paris, l'autonomie stratégique devait être comprise comme une stratégie visant à faire de l'Europe un partenaire plus compétent, mieux équipé pour agir seul en cas de besoin, tout en s'inscrivant fermement dans un partenariat transatlantique solide. Alors que le socle de valeurs et d’intérêts communs ayant longtemps défini l’« Occident » s’effrite sous l’effet du leadership de Donald Trump et du repli unilatéral des États-Unis sur leurs intérêts propres, la France ne se tourne pas vers Pékin. Elle constate plutôt un éloignement croissant de Washington par rapport aux priorités fondamentales françaises et européennes. En effet, Paris et Pékin poursuivent des intérêts largement divergents en matière de commerce et d’investissement, auxquels s’ajoutent des visions profondément antagonistes de la démocratie et de l’ordre international fondé sur des règles. Dans ce contexte, la France œuvre au renforcement de l’Union européenne en tant qu’acteur global, tout en cherchant à approfondir des partenariats stratégiques avec des puissances régionales situées au-delà de la polarisation sino-américaine, telles que le Japon et l’Inde.
Ce rapport est disponible uniquement en anglais ici : Quest for Strategic Autonomy? Europe Grapples with the US - China Rivalry (PDF).
Découvrez les rapports de l'ETNC sur le site web du réseau : https://etnc.info/
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Quest for Strategic Autonomy? Europe Grapples with the US - China Rivalry
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesÉlection de Lee Jae-myung en Corée du Sud : des réformes internes et une certaine continuité dans la politique étrangère
Le peuple a voté. Lee Jae-myung, candidat du Parti démocrate, a remporté l’élection présidentielle six mois seulement après la destitution de son prédécesseur.
Tournée du président Emmanuel Macron en Asie du Sud-Est : l'ambition d'un partenariat nouveau, exemplaire et durable
La visite du président Emmanuel Macron en Asie du Sud-Est confirme l’intérêt et l’engagement de la France dans une région qui apparaît comme un « nouveau centre du monde en train d’émerger ».
Le président Macron au Shangri-La Dialogue. L’autonomie stratégique à l’épreuve de la réalité indopacifique
En se rendant fin mai au Vietnam, en Indonésie, puis à Singapour pour y prononcer un discours marquant au Shangri-La Dialogue, Emmanuel Macron a cherché à repositionner la France – et, au-delà, l’Europe – dans une région centrale de l’Indo-Pacifique, tout en y inscrivant sa lecture des équilibres mondiaux en mutation.
Élections de mi-mandat aux Philippines : la guerre des clans à son comble
Trois ans après les dernières élections générales et présidentielles, les électeurs philippins se sont de nouveau rendus aux urnes le 12 mai 2025 pour élire leurs représentants municipaux et parlementaires.