Un nouvel antiaméricanisme allemand ? L’opinion allemande face à Washington

Les résultats d’un sondage publié par le Pew Research Center à l'été 2014 peuvent paraître bien surprenants : alors que la France fait partie des dix plus grands « fans » des États-Unis, les Allemands comptent parmi les dix plus grands critiques – dans le même lot que le Pakistan, la Turquie ou encore les territoires palestiniens.
Au vu de l’euphorie allemande pour Barack Obama en 2008, mais aussi du traditionnel discours sur le soutien américain aux Allemands (de l’Ouest) durant la guerre froide, dont le « ich bin ein Berliner » de John F. Kennedy est devenu le symbole, la question qui se pose est de savoir comment la relation transatlantique a pu en arriver là ?
Dire qu’il s’agit toujours d’un décalage est-ouest serait bien trop simple. L’antiaméricanisme est devenu une réalité dans toute l’Allemagne. Ceci devient notamment évident à travers d’autres sondages, où les scores des « antiaméricains » dépassent le pourcentage des Allemands de l’Est parmi la population totale (sur les 80 millions d’Allemands, environ 16 millions vivent dans ce que l’on appelle les « nouveaux Länder », soit environ 20 %). En novembre 2013, au sommet de l’affaire NSA et après la révélation de l’écoute du téléphone portable d’Angela Merkel, 35 % seulement des personnes interrogées déclaraient que l’on « pouvait faire confiance » aux Américains, tandis que 61 % affirmaient que l’on ne pouvait « pas leur faire confiance ».
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