19
jan
2020
Espace Média L'Ifri dans les médias
Matthieu TARDIS, cité par Emmanuelle François dans Ouest France

Accueil des demandeurs d’asile : quel rôle pour les maires ?

En principe, les mairies n’ont pas leur mot à dire quant à l’arrivée de demandeurs d’asile dans leur territoire. En pratique, l’État cherche le soutien des municipalités, car les maires se retrouvent en première ligne.

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Lors de l’arrivée de demandeurs d’asile dans un territoire, les collectivités participent activement à leur bonne intégration en les inscrivant à l’école et en les accompagnant dans leurs démarches. Les maires sont en première ligne face à ce défi, inattendu, de l’accueil des migrants.

Généralement, d’après les quelques études faites au sujet de l’intégration des migrants, les choses se passent plutôt bien. Parfois, il y a des manifestations contre l’arrivée de ces demandeurs d’asile et un manque de soutien financier de l’État face à des trajectoires de migrations pas toujours rectilignes.

Quel rôle joue la mairie auprès des demandeurs d’asile ?

Officiellement, les demandeurs d’asile sont du ressort de l’État – qui finance leur hébergement le temps de leur demande – et non des communes. Pour le ministère de l’Intérieur,  les communes participent à la bonne installation des étrangers primo-arrivants dans leur environnement quotidien, c’est-à-dire inscrivent les enfants à l’école et soutiennent la demande de logement social et d’aides financières.

Un maire peut-il refuser l’arrivée de demandeurs d’asile ?

 Légalement, un maire ne peut pas s’opposer à l’installation de demandeurs d’asile, communique le ministère de l’Intérieur. En pratique, l’État cherche toujours l’adhésion des maires. Quand ils sont vent debout, les choses sont plus compliquées. 

Y a-t-il eu des réactions hostiles ?

Des manifestations contre la répartition des migrants de Calais, en 2016, ont réuni dans l’Ouest quelques dizaines de personnes au Mans (Sarthe) ou à Saint-Brévin (Loire-Atlantique). À Billiers, (Morbihan), un centre pressenti pour accueillir des migrants a été incendié, également en 2016.

Que se passe-t-il quand un demandeur d’asile est débouté ?

Sa présence dans un centre d’accueil est tolérée pendant un mois, puis est considérée comme « indue ». Il n’y a pas de temps moyen avant une reconduite à la frontière. Selon le ministère, 4 % des places d’hébergement sont occupées par ces présences indues – les « déboutés » du droit d’asile préfèrent généralement partir pour éviter l’expulsion.

Pourquoi certains demandeurs d’asile campent-ils dans des grandes villes ?

L'État manque de solution de logement. Il y a environ 150 000 demandes d'asile en cours de procédure pour 107 000 place d'hébergement. Il y a encore les "dublinés", des demandeurs d'asile qui sont arrivés en Europe par un autre pays que la France dans lequel ils doivent déposer leur demande d'asile.

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Mots-clés
Asile; réfugiés; migration France