27
juil
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias
Éric-André MARTIN, Paul MAURICE, cités par Lara Marlowe dans The Irish Times. Article paru en anglais

La France se prépare au départ de Merkel, sa partenaire et rivale, parfois réticente.

Macron est prêt à devenir le leader incontesté de l'Europe avec le départ de la chancelière allemande.

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La chancelière Angela Merkel n'était pas naturellement encline à se concentrer sur les relations franco-allemandes. "Elle vient de l'ancienne Allemagne de l'Est, et son expérience était celle des pays du bloc de l'Est, en particulier la Russie", explique Sabine Rau, chef du bureau parisien de la chaîne de télévision publique allemande WRD.
 
"Merkel voit la politique en termes d'enjeux et d'efficacité, pas en termes de relations personnelles", poursuit Mme Rau. Elle a été déconcertée par le baise-main de Jacques Chirac, agacée par l'agressivité de Sarkozy. Elle s'est peut-être sentie intimidée par l'héritage des amitiés historiques entre les anciens dirigeants : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle ; Helmut Kohl et François Mitterrand ; Jacques Chirac et Gerhard Schröder.
 
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  • Ces deux événements, initiés par des présidents français, ont été les heures de gloire de Merkel, estime Eric-André Martin, responsable du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : "En 2008-2010, comme en 2020, les dirigeants français et allemands ont travaillé ensemble pour éviter des crises politiques et économiques majeures en Europe."
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  • Eric-André Martin qualifie les relations franco-allemandes de "compromis permanent". Ils sont d'accord sur les objectifs à long terme, et sur le fait que seule l'Union européenne (UE) peut résoudre les grands problèmes, dit-il. "Mais ils divergent sur les moyens d'y parvenir".
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  • "Les Allemands pensaient que Macron allait trop loin, qu'il était trop ambitieux et qu'il ne tenait pas suffisamment compte de la position américaine", explique Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri. "La déclaration de Macron à l'automne 2019 selon laquelle l'Otan était en 'mort cérébrale' a également été mal accueillie en Allemagne, car elle a été perçue comme une volonté de couper les liens de l'Europe avec l'Otan."
  • L'Allemagne a longtemps bénéficié d'un statut spécial en tant qu'allié des États-Unis. Paul Maurice suggère que les Français ont peut-être été un peu jaloux que Merkel ait été invitée à Washington avant Macron par le président Joe Biden.
  • Armin Laschet, le président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d'Allemagne, est susceptible de succéder à Merkel en tant que chancelier. "Laschet avait un grand-père belge. C'est un catholique rhénan, le genre d'Allemand pro-européen que les Français ont toujours connu", explique Paul Maurice. "Dans ses interviews, Laschet fait l'éloge des politiques européennes de Macron".
 
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Cet article est disponible en anglais sur le site de The Irish Times "France prepares for departure of sometimes reluctant partner and rival Merkel".

 

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