Armée d’algorithmes, une nouvelle forme de guerre se construit. Elle va structurer l’affrontement stratégique entre les États-Unis et la Chine. Encore davantage que l'invention de l'électricité, selon les auteurs du rapport, l'intelligence artificielle va irriguer tous les plans des sociétés et exacerber la compétition stratégique et technologique qui oppose les États Unis à la Chine de l'espace exoatmosphérique au cyberespace. Sur ces champs de bataille, l'intelligence artificielle sera un facteur déterminant de supériorité.

Julien Nocetti, chercheur à l’Ifri et spécialiste du cyber, confirme :

Tous les débats stratégiques actuels américains s’inquiètent d’un moment Spoutnik qui risquerait de surprendre le complexe militaro-numérique.

Le lancement avec succès du premier satellite soviétique en 1957 avait pris par surprise l’Amérique. Washington craint le même réveil douloureux. Au Pentagone, on s’inquiète d’autant plus que les innovations dans les domaines du numérique comme du spatial sont désormais aussi issues du monde civil.  Le modèle de « fusion civilo-militaire » à l’œuvre en Chine, pour rapprocher la recherche privée des intérêts de l’Armée populaire de libération, suscite donc une préoccupation croissante au Pentagone.

Julien Nocetti explique :

Dans ce contexte, Eric Schmidt joue un rôle moteur : il est chargé d’évangéliser le monde de la défense sur l'apport de la Silicon Valley.

L’intelligence artificielle, c’est-à-dire la capacité de plus en plus rapide d’ordinateurs à résoudre des problèmes et à accomplir des tâches qui jusqu’à présent demandaient une intervention humaine, ne constitue pas une seule rupture en elle-même mais elle ouvre un champ de ruptures dans tous les domaines de la vie. Dans le domaine militaire, l’IA va impacter tous les aspects de la guerre.

Julien Nocetti prévient :

Elle vient ajouter une dose d’incertitude dans la zone déjà floue entre la guerre et la paix.

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