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Mer Rouge : « Ce n’est jamais une bonne idée de bombarder des pays avec qui l’on souhaite négocier »

Interventions médiatiques |

interviewée par Jean-Marie Cunin pour

  Ouest France
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Les houtistes du Yémen poursuivent leurs attaques sur les navires de commerce occidentaux transitant par la mer Rouge. Les Occidentaux répliquent à leur façon. Si les États-Unis bombardent les installations à terre, les Européens préfèrent, eux, une réponse défensive en mer. Héloïse Fayet est chercheuse au Centre des études de sécurité de l’Ifri. 

Contenu intervention médiatique

Experte du Moyen-Orient, elle décrypte les stratégies des Occidentaux en mer Rouge, où les rebelles Houthis du Yémen bombardent les navires de commerce depuis plusieurs mois. 

Malgré les bombardements américains, les attaques houthistes se poursuivent. Pourquoi ?

Des exemples précédents contre l’État islamique ou des groupes terroristes en Afrique ont montré que cela ne dissuade pas l’adversaire d’attaquer.

La seule utilité de tels bombardements est de réduire les capacités d’attaque de l’ennemi, en détruisant les dépôts de missiles et de drones, ses moyens logistiques et de renseignement, et ses ressources humaines.

Cependant, les effets peuvent mettre plusieurs semaines avant d’être visibles, ce qui oblige les États-Unis à poursuivre, tout en sachant que l’efficacité politique est très restreinte.

Où en est la coalition européenne ?

Son nom a été dévoilé : il s’agira de l’opération Aspides, qui devrait être lancée mi-février. Son état-major sera probablement basé à Larissa, en Grèce, avec un commandement opérationnel italien, qui a d’ailleurs annoncé augmenter sa contribution à cette opération.

La France se retrouve donc mise à part, ce qui peut provoquer des frustrations. Peut-être qu’un commandement tournant sera instauré dans les prochains mois pour éviter ces tensions.

Pourquoi la France ne bombarde pas les Houthis à terre comme les Américains ?

Pour plusieurs raisons. La France, par exemple, souhaite conserver une marge de manœuvre diplomatique avec tous les pays de la zone. Ce n’est jamais une bonne idée de bombarder des pays avec qui l’on souhaite négocier… De plus, la France veut éviter un risque d’escalade dans la région. Les navires américains peuvent absorber plusieurs attaques, les Français moins. Et puis, pour attaquer les Houthis et dépenser autant de bombes, il faut avoir les stocks… que la France n’a pas.

Il s’agit donc de rester dans une posture de légitime défense, en garantissant la liberté de navigation, et sans dimension offensive.

Lire l'article sur le site de Ouest France

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Héloïse FAYET

Héloïse FAYET

Intitulé du poste

Chercheuse, responsable du programme dissuasion et prolifération, Centre des études de sécurité de l'Ifri