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En Russie, Danone victime de la prédation de Vladimir Poutine

Interventions médiatiques |

citée par Charles Haquet et Béatrice Mathieu dans

  L'Express
Contenu intervention médiatique

Pour punir le groupe français de vouloir quitter le pays, le chef du Kremlin l’a tout bonnement nationalisé. A qui le tour ?

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Pour Julien Vercueil, professeur d’économie à l’Inalco, "la nationalisation de fait de la filiale russe du groupe Danone, qui fait suite à la vente pour un prix symbolique de la participation majoritaire du groupe Renault Nissan dans Aftovaz l’année dernière à un fonds d’Etat, mais également à d’autres retraits et reprises d’entreprises occidentales, s’inscrit dans ce vaste mouvement de ’désoccidentalisation’ et d’étatisation progressive de l’économie russe, deux mouvements structurels qui se sont accentués à partir du début de la guerre, le 24 février 2022."

Une tendance de fond, donc, à laquelle il faut ajouter une volonté politique de répondre ’en miroir’ aux sanctions occidentales, souligne Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie/Eurasie à l’Institut français des relations internationales.

"La Russie considère ces mesures comme une véritable guerre économique que lui a déclarée l’Occident. Sa force de rétorsion étant plus faible, elle se concentre sur les actifs des compagnies originaires de "pays non-amicaux", qui se retrouvent prises en otage."

Danone, un exemple pour les autres

De fait, l’affaire Danone tétanise toutes les entreprises étrangères qui cherchent un repreneur pour sortir du bourbier russe. D’autant que le groupe danois Carlsberg connaît, lui aussi, la même mésaventure. "Essayez de quitter le pays, vous verrez ce qu’il vous arrivera", dit, en substance, le chef du Kremlin aux groupes occidentaux. Déjà, au printemps dernier, Moscou avait mis sous tutelle deux groupes énergétiques, Fortum (finlandais) et Uniper (allemand).

"Mais cette fois, il s’agit d’une nationalisation, poursuit Tatiana Kastouéva-Jean. C’est un nouveau palier. Dans tous les cas, Poutine est gagnant. Soit, par peur de tout perdre, les entreprises européennes choisissent de rester en Russie, ce qui suscitera des tensions et des critiques en Occident. C’est, notamment, le cas d’Auchan et de Total. Soit elles décident de partir pour sauver leur réputation. Leurs actifs seront alors cédés aux forces loyales au pouvoir, afin de les récompenser."

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> Lire l'article sur le site de L'Express

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri