Politiques énergétique et climatique des États-Unis durant les deux mandats de Barack Obama
Durant les deux mandats de Barack Obama, la situation énergétique des Etats-Unis a connu de profonds bouleversements, non seulement du fait de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi de l’essor des énergies renouvelables. Ces évolutions résultent d’actions politiques fortes, au niveau fédéral et des Etats, pour diminuer la dépendance énergétique du pays, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, dans le mix électrique américain d'origine renouvelable, la part combinée du solaire et de l'éolien a fortement augmenté : elle est maintenant supérieure à 20%, soit une part équivalente à celle des biocarburants. En dépit d'une progression spectaculaire au cours des cinq dernières années, les énergies renouvelables (hors hydroélectricité) occupent toujours une place modeste dans le mix électrique américain (7%). L’indépendance énergétique du pays a été un objectif clairement affiché pour ces politiques ; la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en a été un autre, conduisant à la mise en œuvre d’un large spectre de mesures visant l’ensemble des secteurs du pays.
Ces changements de l’offre énergétique du pays, ainsi que les actions prises dans les autres secteurs, ont abouti à un recul important des émissions de GES. Alors qu’entre 1990 et 2007 elles avaient progressé de façon quasi continue, elles enregistrent un recul important depuis. Les réductions les plus importantes ont été observées dans le secteur électrique et dans le secteur des transports. Cette évolution résulte d’une volonté politique au niveau à la fois fédéral et des États. Malgré l’échec de l’American Clean Energy and Security Act qui devait notamment introduire un système de permis d’émissions couvrant les émissions des centrales électriques en 2009, de nombreux États se sont engagés dans une action forte en faveur du climat à la fin des années 2000. Néanmoins, le contraste reste important entre États, que cela soit en matière de niveau d’émissions de GES, ou de politiques climatiques. Certains se sont engagés très tôt dans la lutte contre le changement climatique, en adoptant un objectif de réduction de leurs émissions de GES et en déployant des mesures dans l’ensemble des secteurs économiques. D’autres sont encore assez peu actifs sur la question climatique et se contentent généralement de programmes en faveur des énergies renouvelables.
Après sa réélection en 2012, le président Obama a adopté une stratégie différente de la précédente, en renonçant à proposer une nouvelle loi fédérale et en préférant utiliser son pouvoir exécutif sur ce dossier. En juin 2013, il annonce un Plan d’Action sur le Climat qui repose sur la législation existante et les prérogatives de l’Environmental Protection Agency (EPA). Les réductions les plus importantes sont attendues dans le secteur de l’énergie avec, d’une part, la baisse des émissions de CO2 des centrales électriques et, d’autre part, la réduction des émissions de méthane des infrastructures d’extraction et de transport du gaz naturel. Barack Obama a également repris place sur la scène internationale. Après avoir été en première ligne de la négociation de l’accord de Copenhague en 2009, l’administration Obama a été présente et moteur tout au long du processus de négociation qui a préparé la 21e Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Dans son héritage, le président Obama a néanmoins parfaitement conscience que son rêve « d’Amérique verte » doit cohabiter avec les ressources fossiles non conventionnelles. Sa nouvelle politique se divise donc entre cette recherche d’indépendance énergétique au travers de la production nationale d’hydrocarbures non conventionnels et d’énergies renouvelables, et la réduction de l’empreinte carbone de son pays.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Politiques énergétique et climatique des États-Unis durant les deux mandats de Barack Obama
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes think tanks américains sous Trump 2. Le "blob" en péril ?
Principalement voués aux questions de politique étrangère, les think tanks de Washington jouent un rôle clé de réflexion et d’expertise au service du gouvernement fédéral, auquel ils fournissent par ailleurs des cadres d’élite à l’occasion des alternances politiques. Le trumpisme vient aujourd’hui en bousculer les codes et le fonctionnement.
Les négociations États-Unis/Iran sur le nucléaire : les limites de la méthode Trump
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a bombardé des cibles militaires et nucléaires en Iran, manifestant son impatience et son intransigeance devant la nucléarisation de la République islamique.
L’eau au Mexique : une urgence, qui attendra
L’accès à l’eau est déjà et va devenir de plus en plus problématique pour les acteurs économiques mexicains, en raison de la raréfaction progressive de la ressource résultant du changement climatique, d’une répartition géographique qui ne coïncide ni avec celle de la population, ni avec celle de l’activité économique, et d’une gestion jusqu’ici bien trop laxiste.
Les migrations entre le Mexique et les États-Unis : "más de lo mismo" ou fuite en avant ?
Alors que Trump s’apprête à renforcer les contrôles à la frontière avec le Mexique et expulser massivement les immigrés illégaux, le Mexique s’interroge sur les conséquences économiques de cette politique migratoire, et s’attend à devoir négocier cette question en lien avec les tarifs douaniers engagés par l’administration Trump.