Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

Incursions russes en Pologne, Roumanie, Estonie… « L’OTAN remplit son rôle », analyse Amélie Zima

Interventions médiatiques |

citée par Alexandra TURCAT dans

  Ouest France 

 
Accroche

Trois avions russes ont violé l’espace aérien d’Estonie vendredi 19 septembre, déclenchant une intervention aérienne de l’OTAN. Dix jours auparavant, c’était des drones (russes aussi) en Pologne. Sur fond de guerre en Ukraine, la tension est palpable.

Image principale médiatique
RÉGION DE TVER, RUSSIE, 20 NOVEMBRE 2020 : Intercepteur supersonique MiG-31 de l'armée de l'air russe en vol.
RÉGION DE TVER, RUSSIE, 20 NOVEMBRE 2020 : Intercepteur supersonique MiG-31 de l'armée de l'air russe en vol.
JetKat/Shutterstock
Table des matières
Table des matières
body

[...]

Le dernier épisode en date aurait pu se produire au plus dur de la guerre froide : vendredi au-dessus du golfe de Finlande, « trois avions de chasse MiG-31 de la Fédération de Russie sont entrés dans l’espace aérien estonien […] et y sont restés pendant un total de 12 minutes », a dénoncé le ministère estonien des Affaires étrangères. Aussitôt, dans le cadre des accords entre membres de l’Otan, des avions de chasse d’Italie, de Suède et de Finlande ont décollé pour les escorter hors de la zone.

L’Estonie a invoqué l’article 4 du traité de l’alliance qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l’un d’entre eux : c’est la quatrième violation de son espace aérien depuis le début de l’année. 

Mais « depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie, leur espace aérien a été violé à plus de 40 reprises, précise Amélie Zima, responsable du Programme sécurité européenne et transatlantique de l’Ifri (Institut français des relations internationales). C’est parce que ces violations existent, que l’Otan a mis en place depuis 2004 une police du ciel dans l’espace baltique. »
Pas encore une agression

Les garde-côtes polonais ont en outre signalé vendredi soir le « survol à basse altitude » par deux avions de chasse russes d’une plateforme pétrolière polonaise en Mer Baltique.

« On est dans un régime de test, ce n’est pas encore une agression caractérisée, c’est ce qu’on appelle une action « sous le seuil » », souligne Amélie Zima. Mais quand on a une multiplication de tests comme ça, on ne peut pas dire que ce sont des erreurs, même si les Russes nient à chaque fois. » 

Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses trois chasseurs avaient effectué « un vol prévu depuis la Carélie vers un aérodrome de la région de Kaliningrad », enclave russe située entre la Lituanie et la Pologne et qu’ils « ne se sont pas écartés de la route aérienne convenue et n’ont pas violé l’espace aérien estonien ».

« Jusqu’en 2022, les pays du flanc oriental de l’Europe étaient beaucoup plus vigilants que leurs alliés de l’ouest sur ces provocations, ajoute Amélie Zima. C’est seulement depuis 2022 que les États d’Europe occidentale ont pris conscience qu’elles n’ont pas lieu d’être et qu’elles doivent stopper. »
Posture plus offensive

L’article 4 n’a été activé que 9 fois depuis la fondation de l’Otan en 1949, dont trois depuis l’invasion de l’Ukraine. C’est le stade juste avant l’article 5 qui invoque, lui, la solidarité des adhérents de l’Otan en cas d’attaque de l’un de ses membres.

« Une activité militaire baptisée Eastern sentry (sentier oriental) a été initiée par l’Otan au lendemain de l’incursion en Pologne. Elle sera sur la table pour la réunion organisée suite à la saisine estonienne de l’article 4, explique Amélie Zima. Elle vise à déployer plus d’unités sur le flanc oriental pour faire face à ces incursions. L’Estonie va aussi réclamer que la police du ciel puisse avoir une posture plus offensive en cas d’intrusion. »

L’intrusion de vendredi dans l’espace estonien a été condamnée par l’Otan et l’Union Européenne. Et même la Hongrie et la Slovaquie, traditionnellement pro russes, ont approuvé, avec les autres pays européens et de l’Otan, la déclaration du 12 octobre à l’Onu condamnant l’intrusion de drones dans le ciel polonais. 

Pour Amélie Zima, « si le test des Russes vise à prouver la fragilité de l’Otan, pour l’instant, ça ne marche pas. Et l’Otan remplit son rôle de dissuasion ».

 

> Lire l'article en entier sur Ouest France 

Decoration

Média

Nom du journal, revue ou émission
Ouest France

Journaliste(s):

Journaliste
Alexandra Turcat

Format

Catégorie journalistique
Article

Partager

Decoration
Auteurs
Photo
Amélie ZIMA
Crédits image de la page
RÉGION DE TVER, RUSSIE, 20 NOVEMBRE 2020 : Intercepteur supersonique MiG-31 de l'armée de l'air russe en vol.
JetKat/Shutterstock