Drones de reconnaissance, d’attaque ou kamikazes qui explosent à l’impact ; depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, ces engins sont devenus omniprésents, les deux camps les utilisent et investissent massivement dans ce domaine. "Au début de la guerre, l'Ukraine manque de tout, de munitions, de canons, de systèmes conventionnels, et le drone va être une sorte de palliatif, d'innovation d'urgence face à ce manque", analyse Léo Péria-Peigné, expert en armement à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Un phénomène qui s’est depuis industrialisé : "en 2023 les Ukrainiens consommaient jusqu'à 10’000 drones par mois. En 2024 c'est passé à 100’000 et dès les premiers mois de 2025 on était à 250’000 drones utilisés par mois - rien que pour l'Ukraine", poursuit-il.

Des drones achetés par centaines de milliers, parfois assemblés sur place, et ensuite envoyés sur le champ de bataille. L’utilisation de systèmes civils s’est généralisée avec l’invasion de 2022 : "Vous aviez ces clips ou ces Moodle pour apprendre à assembler des drones chez vous, dans votre cuisine, pour ensuite les envoyer à l'armée ukrainienne. C'est là qu'on va vraiment assister à une guerre de masse avec des moyens civils nouveaux", rappelle le chercheur à l’Observatoire des conflits futurs.

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Une course à l’innovation

Cette guerre des drones implique des capacités d’adaptation permanentes – et donc une course à l’innovation, dans les deux camps. Ces derniers mois, pour contrer les mesures de brouillage électronique de l’ennemi, l’Ukraine comme la Russie ont par exemple équipé leurs drones de fils de fibre optique, dont certains longs de plusieurs kilomètres. "On est sur un phénomène qui évolue à très grande vitesse : il y a encore un an vous n'aviez pas de drones reliés par de la fibre optique (…) maintenant leur généralisation va rebattre encore la donne", estime Léo Péria-Peigné.

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