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Crise de 1929 et politique internationale : pourquoi il ne faut pas brûler le FMI

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Page couverture PE n°3-4 2000
Accroche

Au-delà de ses répercussions économiques durant les années 30, la crise de 1929 marque un tournant de l'histoire du XXe siècle. Sans elle, Hitler n'eût sans doute pas pris les rênes de l'Allemagne et la Seconde Guerre mondiale n'eût peut-être pas eu lieu. Après 1945, le souvenir de la grande dépression continue de hanter les esprits. Il contribue fortement à la mise en place d'un système monétaire international rompant avec celui de l'étalon-or et à l'organisation de la reconstruction de l'Europe sous l'autorité des États-Unis. Outre Bretton Woods, la création du GATT, forum de coopération internationale destiné à favoriser les échanges commerciaux, trouva aussi son inspiration dans l'effondrement du commerce international entre les deux guerres. Finalement, la crise de 1929 aura sans doute accéléré le passage de la suprématie européenne à l'hégémonie américaine.

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Archive de Politique étrangère
Corps analyses

La crise des années 30 fut, avec les deux guerres mondiales, l'un des événements du siècle qui marquèrent le plus la conscience collective. Exemple sans doute unique d'une crise économique profonde et qui sembla ne pas pouvoir s'achever spontanément ; exemple unique également d'une dépression vraiment mondiale, puisque seule l'URSS fut épargnée. Mais, malgré son importance, la crise souffre d'une place relativement faible dans l'historiographie autre que strictement économique. Vue comme une crise globale du capitalisme par les auteurs marxistes, elle est considérée comme un phénomène purement économique, dans l'interprétation duquel histoires politique, diplomatique, culturelle ou même sociale ne trouvent guère de place. Cette perception est renforcée par les travaux d'autres économistes pour qui cet épisode représente un défi aux mécanismes d'ajustement spontané de l'économie libérale. L'importance de cet enjeu comme le poids de l'historiographie américaine, c'est-à-dire rédigée dans un pays où la Première Guerre mondiale fut un événement de bien moindre poids qu'en Europe, conduit à considérer les années 20 comme le simple prolongement économique de la Belle Époque et à minimiser les transformations ayant résulté de la guerre.

 

À l'opposé de cette perspective, il nous semble que la crise de 1929 est le type même de l'événement dont les origines et les conséquences ont de fortes chances d'être multiples et de déborder le cadre de l'économique. Nous voudrions donc ici examiner, d'abord, comment la politique internationale joua un rôle majeur dans l'explication de la crise, puis quelles furent les répercussions de celle-ci sur les relations internationales.

 

Origines de la crise

 

Nombre d'interprétations de la crise en font un événement principalement américain : le krach de Wall Street, dans le cas le plus simpliste ; l'effondrement du crédit provoquant un blocage de l'investissement et de la consommation sous l'effet des faillites bancaires en série, dans la version plus sophistiquée actuellement dominante; la chute de la consommation sous l'effet d'un chômage rapidement croissant du fait de l'absence de régulations salariales, selon une certaine tradition keynésienne ; ou la saturation d'un mode de régulation dans lequel la demande ne suit pas la croissance de l'offre, selon une lignée post-marxiste. Toutes ces explications sortent peu du cadre national. Pourtant, deux autres lignées d'interprétation accordent davantage de poids aux interactions internationales et, de ce fait, aux considérations politiques. […]

 


PLAN DE L’ARTICLE

 

  • Origines de la crise

 - Le rôle du système monétaire international

 - Les conflits européens et la crise

 - Déroulement de la crise et conflits politiques

  • Les conséquences de la crise des années 30 pour les relations internationales

 - Les conséquences politiques

 - Conséquences économique

 

 

Pierre-Cyrille Hautcoeur est professeur de sciences économiques à l’université d’Orléans, et chercheur au Laboratoire d’économie d’Orléans (LEO) et au DELTA (CNRS-EHESS-ENS). 
 

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Crise de 1929 et politique internationale : pourquoi il ne faut pas brûler le FMI

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Auteur(s)
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La nouvelle stature diplomatique des pays du Golfe

Date de publication
02 décembre 2025
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Le poids politique et économique des monarchies du Golfe s’est considérablement renforcé. Ces pays ont diversifié leurs économies et sont devenus des hubs logistiques, attirant de nombreux investisseurs. Ils ont aussi réussi à projeter leur puissance au-delà de leurs frontières. Toutefois, l’extension régionale de la guerre ouverte par le Hamas le 7 octobre 2023 fait planer le doute sur la stabilité de cette zone, d’autant que le parapluie sécuritaire américain ne paraît plus assuré.

Camille LONS
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Une alliance bien vivante et qui s'adapte

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Née d’une volonté de défense contre l’Union soviétique, l’Alliance a été réinventée à la fin de la guerre froide. Elle est engagée partout où les intérêts des Alliés sont menacés, et il n’existe pas aujourd’hui d’autre option de sécurité crédible pour ses membres. Mais l’Alliance doit savoir évoluer, s’adapter à de nouveaux défis, politiques et économiques, et ajuster ses modes de fonctionnement à la multiplication de ses membres.

George ROBERTSON, LORD ROBERTSON of PORT ELLEN
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L'OTAN : de Washington (1949) à Strasbourg-Kehl (2009)

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

On peut tenter de cerner l’histoire de l’Alliance en en repérant trois phases. La première est constituée par les quatre décennies de la guerre froide. Puis l’Alliance revêt le rôle d’accoucheur du changement politique en Europe. Dans l’après-11 septembre, le débat rebondit sur les défis de sécurité internationale et le rôle de l’Alliance. Il est aujourd’hui encore ouvert sur des questions fondamentales : entre autres la nécessaire redéfinition de ses missions, et des moyens correspondants.

Karl-Heinz KAMP
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Un programme pour l'OTAN : vers un réseau de sécurité mondiale

Date de publication
01 décembre 2009
Accroche

Le succès historique de l’Alliance est d’avoir unifié l’Occident face à la menace soviétique ; puis d’avoir, après la guerre froide, réussi à élargir cet Occident. L’Alliance doit pourtant aujourd’hui s’adapter à un monde nouveau marqué par l’éveil chaotique des peuples. Sa crédibilité dépend de la négociation d’une sortie politique de l’engagement en Afghanistan. À plus long terme, l’OTAN doit se penser comme centre d’un réseau d’organisations de sécurité à l’échelle du monde.

Zbigniew BRZEZINSKI

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Crise de 1929 et politique internationale : pourquoi il ne faut pas brûler le FMI