15
mai
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc-Antoine EYL-MAZZEGA, cité par Audrey Garric et Perrine Mouterde dans Le Monde

Les 425 « bombes carbone » qui pourraient réduire à néant la lutte contre le dérèglement climatique

Des chercheurs ont identifié des projets d’extraction de charbon, pétrole et gaz, déjà en opération ou encore en construction, dont les émissions de CO₂ cumulées feraient exploser le budget carbone mondial.

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Le projet Red Hill en Australie, Montney Play ou Christina Lake au Canada, la mine de Hongshaquan en Chine, celles de Hambach et de Garzweiler en Allemagne… Cette liste déterminera, en grande partie, l’avenir de la planète. Pour la première fois, des chercheurs ont identifié et localisé les plus grands projets d’extraction de combustibles fossiles au monde. Ils leur ont aussi donné un nom : les « bombes carbone » ou « bombes climatiques », qu’ils définissent comme les infrastructures de charbon, pétrole et gaz qui pourraient émettre plus de 1 milliard de tonnes de CO2 sur leur durée d’exploitation.

Selon ces travaux, publiés jeudi 12 mai dans la revue Energy Policy, le monde compte aujourd’hui 425 « bombes climatiques », d’ores et déjà en opération ou encore à l’état de projet, réparties dans 48 pays. Si toutes étaient exploitées jusqu’à leur terme, leurs émissions potentielles combinées représenteraient deux fois le budget carbone mondial – c’est-à-dire le plafond d’émissions – à ne pas dépasser pour espérer maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. De quoi réduire à néant les objectifs de l’accord de Paris sur le climat et la lutte contre le dérèglement climatique.

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Fermer les « bombes carbone » : une priorité

Ces dernières années, les scientifiques, mais aussi les plus grandes organisations internationales, ont martelé la nécessité de sortir du charbon, du pétrole et du gaz. « Les principaux émetteurs doivent réduire considérablement leurs émissions, dès maintenant, a encore répété le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 11 mai. Cela signifie accélérer la fin de notre dépendance aux combustibles fossiles. »

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« Mais alors que les prix de l’énergie vont rester très élevés dans les prochaines années, cela devrait accélérer le pic de la demande pétrolière, qui pourrait intervenir vers 2025 », estime Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie et climat à l’Institut français des relations internationales. De sorte que, ajouté à des prix du charbon bien plus élevés que ceux du solaire et un développement rapide des énergies renouvelables ou des voitures électriques, « une partie des 425 projets d’énergies fossiles qui ne sont pas encore en activité pourraient ne pas voir le jour », juge-t-il. 

 

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