« Chine et Afrique : vers une communauté de destin encore plus solide via la coopération gagnant-gagnant » : c’était le thème il y a plus d’un an du Forum de coopération Chine-Afrique organisé à Pékin. Tous les Etats africains étaient présents (excepté le royaume d'Eswatini, l’ancien Swaziland). 53 chefs d’Etat donc, venus entendre le discours généreux du chef de l’Etat chinois Xi Jinping : prêts sans intérêts, aides gratuites, financement des importations venues d’Afrique et entreprises encouragées à investir sur le continent.
En quelques années, Pékin s’est peu à peu imposée comme la principale alternative à l’Occident, et si les investissements directs des entreprises chinoises en Afrique ne sont pas massifs, l’Etat chinois est devenu le premier prêteur des Etats africains et développe une présence visible et des partenariats variés.Dans les discours officiels, le partenariat sino-africain est « gagnant-gagnant » ; pourtant, sur le terrain, les choses apparaissent plus compliquées et les résistances et autres mécontentements se font entendre. Mainmise sur les matières premières, risque de surendettement, infrastructures non fonctionnelles ou inutiles, mauvaises conditions de travail dans les entreprises chinoises, mais aussi opacité de certains réseaux ; les critiques sont nombreuses à l’endroit de la présence chinoise.
Quelle est l’ampleur de cette remise en cause de la collaboration avec l’acteur chinois ? D’où viennent les critiques ? Jusqu’où cela pourrait remettre en cause les équilibres actuels ?
Et d’ailleurs que cherche l’Etat chinois en Afrique ?
Espère-t-il seulement encourager des activités lucratives ou existe-t-il une stratégie hégémonique d’influence ? Et dans quels buts ?
Intervenants :
Emmanuel Veron, Maître de conférences à l'Ecole Navale
Thierry Pairault, directeur de recherche émérite au CNRS/ EHESS
Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri