15
fév
2018
Espace Média L'Ifri dans les médias
Victor MAGNANI, Interviewé par franceinfo

Afrique du Sud : le nouveau président Cyril Ramaphosa incarne "la vieille garde" de l'ANC

Après la démission forcée de Jacob Zuma de la présidence de l'Afrique du Sud, son successeur, Cyril Ramaphosa incarne "la vieille garde" de l'ANC, le parti au pouvoir, estime, jeudi 15 février, sur franceinfo, Victor Magnani, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et spécialiste de l'Afrique du Sud.

franceinfo.jpg

franceinfo : Cette élection peut-elle ouvrir une nouvelle ère pour le pays ?

Victor Magnani : Cyril Ramaphosa se présente lui-même comme l'incarnation d'un renouveau des pratiques politiques. Il se place également dans la ligne de Nelson Mandela, donc un retour à un certain nombre de valeurs fondatrices et de principes importants, en termes de probité notamment.

C'est aussi dans le domaine économique qu'on l'attend beaucoup ?

Oui, la situation économique et sociale reste très préoccupante. Le taux de chômage officiel avoisine les 30%, les inégalités sont extrêmement importantes, la croissance reste assez atone et surtout elle ne crée pas d'emploi. Donc, la situation économique est compliquée, ce qui crée beaucoup de frustrations au sein de la population sud-africaine. L'ANC est au pouvoir depuis presque 25 ans maintenant et s'est montré bien incapable d'inverser durablement certaines tendances économiques et sociales.

Il ne s'agit donc pas d'un véritable tourant ?

Non, d'autant plus qu'il incarne la vieille garde de l'ANC. Il était proche de Nelson Mandela, il a fait toutes ses armes au sein du parti. Donc il n'y a pas de bouleversement, d'un point de vue idéologique, qui va s'opérer. On est dans une forme de continuité. Je pense qu'il y aura une différence en terme de pratiques. On devrait, je l'espère, ne plus observer ce qui avait cours sous Jacob Zuma. Par contre, il y aura des continuités avec les années précédentes d'un point de vue des politiques publiques en termes économiques et sociaux.

 

Voir l'interview sur le site de franceinfo

Mots-clés
African National Congress ANC ANC Afrique du Sud