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Le gaz du Turkménistan au centre de toutes les convoitises

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cité par Nicolas Rauline dans

  Les Echos
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Plusieurs délégations européennes se sont rendues dans le pays ces derniers mois, dans l'objectif de sécuriser davantage d'approvisionnements. Mais la Chine, la Russie, l'Iran et les Etats-Unis restent mieux placés.

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Cratère de gaz de Darvaza,Turkménistan
Cratère de gaz de Darvaza,Turkménistan
Matyas Rehak/Shutterstock
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La Porte de l'Enfer va-t-elle se refermer ? Ce champ de gaz naturel brûle depuis… 1971. Situé au Turkménistan, l'un des pays les plus fermés au monde, ce cratère a été créé par accident par les Soviétiques. Ils tentaient à l'époque d'exploiter les immenses réserves de gaz de la région.

C'est aujourd'hui encore l'un des désastres écologiques les plus impressionnants de la planète - et la principale attraction pour les rares touristes qui visitent la république d'Asie centrale. Ses flammes, alimentées par le gaz présent dans le sous-sol, libèrent de gigantesques quantités de méthane dans l'atmosphère.

Après plus de cinquante ans de quasi-abandon, la Porte de l'Enfer attire de nouveau l'attention et se retrouve au centre des discussions entre le Turkménistan et les principales puissances mondiales, y compris l'Union européenne.

 

Diversification

La guerre en Ukraine et la crise énergétique ont tout accéléré. En termes de potentiel, le pays est la quatrième puissance gazière mondiale (derrière la Russie, l'Iran et le Qatar), avec des réserves estimées à 14.000 milliards de mètres cubes. Aujourd'hui, ce potentiel reste sous-exploité. Le pays n'est que le onzième producteur au monde, et sa production part pour plus des trois quarts vers la Chine.

Or, aujourd'hui, le président Serdar Berdimuhamedow tente de diversifier ses partenaires.

« Les Chinois ont essayé de profiter de leur position dominante sur les exportations gazières d'Achkhabad pour lui imposer des prix de vente au rabais. Les Turkmènes ont compris qu'il n'était pas dans leur intérêt de trop dépendre de leur client chinois et ont donc repris langue avec les Russes et même, plus récemment, avec les Iraniens », explique Michaël Levystone, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

[…]

 

Washington en embuscade

La situation des droits de l'homme et les normes environnementales catastrophiques dans le pays rebutent. Un article récent du « Guardian », qui se basait sur les données de la société française Kayrros, révélait que le Turkménistan était le premier émetteur de méthane de la planète.

Dans la foulée, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils avaient conclu un accord de coopération avec Achkhabad pour « déployer des solutions de détection et de réparation des fuites et développer un plan d'investissement de réduction des émissions de méthane dès 2023. » Un premier pas américain vers le marché turkmène…

« Le projet transcaspien relève plus du fantasme aujourd'hui, estime Michaël Levystone. »

Selon l'expert, « En l'état actuel, cela ferait davantage sens pour le Turkménistan d'accentuer sa coopération gazière avec le russe Gazprom, notamment en vue de rénover ses infrastructures énergétiques, sans non plus se limiter à la Russie. Le pays garde d'ailleurs toutes ses options ouvertes : il accroît progressivement le volume de ses exportations vers son voisin iranien, et n'a visiblement pas renoncé à son projet de gazoduc vers l'Afghanistan, l'Inde et le Pakistan… »

 

> Lire l'article dans son intégralité sur le site des Echos.

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Michaël LEVYSTONE

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Ancien chercheur associé, Centre Russie/Eurasie de l’Ifri

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Cratère de gaz de Darvaza,Turkménistan
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