19
mar
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Michaël LEVYSTONE, cité par Antoine Malo dans Le Journal du Dimanche

Guerre en Ukraine : le Kazakhstan se cherche un équilibre entre Moscou entre Kiev

Les électeurs kazakhs renouvellent leur Parlement ce dimanche alors que le pays tente en pleine guerre d’Ukraine de s’émanciper de Moscou.

le JDD

​« Donner un nouvel élan à la modernisation du pays. » Voilà comment le régime kazakh présente les législatives anticipées qu’il organise ce dimanche. Peu avares en formules orwelliennes, les autorités indiquent que ce scrutin va permettre de concrétiser cette formule répétée comme un mantra, « un président fort, un Parlement influent, un gouvernement responsable ».

Plus prosaïquement, il s’agit surtout pour le chef de l’État, Kassym-Jomart Tokaïev, d’asseoir définitivement sa domination sur ce pays d’Asie centrale grand comme quatre fois la France mais trois fois et demie moins peuplé. « Après le référendum constitutionnel de juin et la présidentielle de novembre, c’est la troisième et dernière étape de cette reprise en main », explique Olivier Ferrando, enseignant-chercheur à l’université catholique de Lyon. Si une poignée de nouvelles figures peuvent en émerger, plus des deux tiers des candidats ont été adoubés par le pouvoir. La démocratisation du pays qu’il revendique se fait donc à pas comptés.

[...]

Les espoirs des Occidentaux

Les Occidentaux espèrent encore que la guerre en Ukraine puisse servir de déclencheur à une prise de distance entre Astana et Moscou. Ils ont cru déceler d’ailleurs des signes avant-coureurs du divorce.

« Au forum de Saint-Pétersbourg de juin dernier, Tokaïev a osé affirmer devant Vladimir Poutine qu’il ne reconnaîtrait pas les deux territoires séparatistes ukrainiens de Donetsk et de Louhansk », souligne Michaël Levystone, chercheur spécialiste de l’Asie centrale à l’Institut français de relations internationales (Ifri).

Toujours lié à la Russie

« C’est surtout une manière de se faire respecter, il ne faut pas surinterpréter ces signes, tempère Michaël Levystone. Le Kazakhstan n’a pas les moyens de couper les ponts avec la Russie. »

 [...] Les liens qui unissent Astana et Moscou sont multiples. Militaires d’abord, via l’Organisation du traité de sécurité collective. Ce sont ainsi 3 000 parachutistes russes qui sont venus à la rescousse de Tokaïev lors des émeutes de janvier 2022. Économiques ensuite. Le Kazakhstan fait partie de l’union douanière de l’Union eurasiatique avec la Russie, la Biélorussie, le Kirghizistan et l’Arménie. Le pays dispose surtout d’énormes ressources naturelles – uranium, fer mais avant tout pétrole. « Plus de 95 % de ses hydrocarbures transitent par la Russie avant d’être exportés », affirme Michaël Levystone.

 

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