Des moyens beaucoup plus conséquents seront mis sur la table, 300 millions d’euros par an pour cette nouvelle Loi de programmation militaire. L’AMIAD, l’agence ministérielle de l’Intelligence artificielle de défense va donc toucher dix fois moins d’argent que son équivalent américain, la DARPA, mais un budget trois fois supérieur à la période 2019-2024.

La France se positionne en pointe sur deux éléments clé, les ressources humaines d’abord, avec le recrutement d’un ancien dirigeant de Google, Bertrand Rondepierre; sur la puissance de calcul ensuite avec un supercalculateur classifié, le premier du genre en Europe, un enjeu de souveraineté pour Laure de Roucy Rochegonde, responsable du centre géopolitique des technologies de l’Institut Français des Relations Internationales : 

C’est important parce que les données d’entraînement pour les intelligences artificielles militaires ne sont évidemment pas open source. Il faut que les armées françaises puissent utiliser les données qu’elles ont de leur propre théâtre d’opérations, etc. Sans risquer de voir leurs données leur échapper parce qu'elles seraient stockées sur un serveur d’un acteur étranger par exemple.

Reste encore en suspens sur ce volet stratégique la relocalisation des serveurs où seront stockées les données ou encore des puces et autres semi-conducteurs, mais l’intelligence artificielle promet à terme de révolutionner l’analyse de données, l’efficacité des armes, ou encore la maintenance des véhicules militaires.

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