Le Kazakhstan à l’épreuve des crises. Des émeutes de janvier 2022 à la guerre en Ukraine
Réputé pour sa stabilité intérieure depuis son indépendance proclamée le 16 décembre 1991, le Kazakhstan a été confronté, du 2 au 19 janvier 2022, au plus fort épisode contestataire de son histoire.
Des manifestations, au départ pacifiques, se sont en effet rapidement transformées en émeutes sanglantes.
Cette crise a entraîné deux effets majeurs. D’une part, une transition à la tête de l’État, avec la fin du pouvoir de Noursoultan Nazarbaïev, qui présidait aux destinées de la République du Kazakhstan dès avant la chute de l’Union soviétique. D’autre part, une victoire stratégique majeure et à moindres frais pour la Russie, à travers le premier déploiement en conditions réelles de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC, l’alliance militaire dont elle est la puissance dominante), pour aider les autorités kazakhstanaises à reprendre le contrôle du pays.
Alors que le dénouement de cette crise pouvait inviter à penser que le président Kassym-Jomart Tokaïev infléchirait la politique étrangère de son pays dans un sens légèrement plus favorable à Moscou, le nouvel homme fort de Nour-Soultan poursuit et même intensifie, à la faveur de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine un mois plus tard, la diplomatie multivectorielle au profit des autres grands partenaires du Kazakhstan : la Chine, la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne (UE).
En parallèle, le chef de l’État a annoncé une série de réformes destinées à tirer les leçons du « Janvier sanglant », tendant supposément à un rééquilibrage des institutions et une modernisation de la vie publique dans le pays (concept de « Nouveau Kazakhstan »).
Michaël Levystone est chercheur au Centre Russie/NEI, où il travaille sur les républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) et sur la politique étrangère de la Russie.
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le Kazakhstan à l’épreuve des crises. Des émeutes de janvier 2022 à la guerre en Ukraine
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesRussian Strategic Thinking and Culture Before and After February 24, 2022: Political-Strategic Aspects
Rédigé par Dimitri Minic, l'article scientifique "Russian Strategic Thinking and Culture Before and After February 24, 2022: Political-Strategic Aspects" a été publié dans "Russia’s war against Ukraine : Complexity of Contemporary Clausewitzian War" par le département de la guerre de l'Université Nationale de Défense d'Helsinki en 2024.
La Russie et les nouveaux membres des BRICS : opportunités et limites d'une coopération scientifique et technologique
À l’issue du 15e sommet des BRICS, qui s’est tenu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg (Afrique du Sud), il a été décidé d’inviter six nouveaux pays à rejoindre cette alliance : l’Argentine, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite et l’Éthiopie. En 2024, tous ces pays à l’exception de l’Argentine sont devenus membres des BRICS+. Il est probable que l’adhésion de ces nouveaux pays, outre des avantages politiques et économiques, contribue à leur développement scientifique et technologique.
Caucase du Sud, un nouvel échiquier stratégique ?
Les États du Caucase du Sud cherchent à déterminer leur place sur une scène internationale de plus en plus fragmentée.
Pourquoi le gouvernement géorgien fait-il le choix de la Russie ?
Le discours prononcé le 29 avril 2024 par le milliardaire Bidzina Ivanishvili, dirigeant officieux de la Géorgie, a été largement perçu dans le pays et à l’étranger comme un tournant dans l’orientation géopolitique du pays.