L'aide économique au Soudan : le paradoxe des États du Golfe

Depuis des décennies, les États du Golfe fournissent une aide financière cruciale au Soudan. Les avantages économiques et la compétition géopolitique attirent les pays du Golfe, même si leurs intérets et les approches divergent.

L’attrait des États du Golfe pour le Soudan est triple. Premièrement, ils disposent de liquidités rapidement disponible pour ce dernier, lorsque d’autres pays se détournent. En effet, ces dernières années, les États du Golfe sont devenus les principales sources d’investissements étrangers directs et les premiers partenaires commerciaux du Soudan. Deuxièmement, leur indifférence à l’égard des sanctions a aidé le gouvernement et les entreprises soudanaises à traverser les vingt années difficiles de sanctions américaines. Troisièmement, les conflits au Soudan sont ignorés par une partie du monde pendant que les États du Golfe interviennent en tant que médiateurs.
L’implication économique de ces pays a généré un déséquilibre. Le Soudan se retrouve contraint de consentir à des concessions politiques et économiques en échange de leur générosité financière. Cette source d’argent vitale a contribué à consolider et à prolonger les régimes autoritaires de Jaafer Mohamed Nimeiri et d’Omar Hassan al-Bashir. Le conflit actuel a interrompu leurs projets et réduit les investissements privés. Il est toutefois peu probable que cela mette fin à l’engagement économique des États du Golfe au Soudan, aussi parce que le Soudan tire parti de leur insécurité alimentaire et des menaces sur la mer Rouge.
Note réalisée par l’Ifri au profit de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées dans le cadre de l’Observatoire de l’Afrique de l'Est et Centrale en partenariat avec l’Institut français de recherche en Afrique (IFRA-Naïrobi).
Cette étude est disponible uniquement en anglais : Gulf States: A Paradoxical Economic Lifeline for Sudan
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