Cette crainte ne s’est pas réalisée. Comme c’est le cas depuis l’invasion soviétique de 1979, les Afghans se sont prioritairement réfugiés dans les pays de la région, principalement en Iran et au Pakistan qui accueillent 90 % des réfugiés afghans dans le monde. Les efforts de l’Union européenne se sont donc concentrés sur la situation humanitaire dans la région, notamment en termes de soutien financier pour aider l’Iran et le Pakistan à accueillir les réfugiés.

Cette note revient ainsi sur quarante ans de migration afghane en Iran et au Pakistan. Très ouverts aux réfugiés afghans dans les années 1980 et 1990, ces deux pays ont progressivement restreints les droits accordés aux Afghans, principalement après 2001. C’est également la période au cours de laquelle plus de six millions de réfugiés ont été rapatriés en Afghanistan sans que leur pays puisse leur offrir des conditions de réintégration digne. La séquence ouverte en août 2021 constitue une nouvelle phase de cette migration afghane. Elle est marquée par des contrôles accrus aux frontières, voire à leur fermeture, et à l’absence d’opportunité de protection en Iran et au Pakistan.

In fine, cette note interroge la stratégie européenne qui vise à améliorer la protection des Afghans dans la région pour éviter des mouvements secondaires vers l’Europe. Mais cette stratégie est vouée à l’échec si l’Union européenne reste sur une seule approche humanitaire et n’ouvre pas un dialogue politique, juridique et de développement avec les pays limitrophes de l’Afghanistan.