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1914-1918 et la redéfinition de la guerre
La Première Guerre mondiale a contribué à redéfinir la notion de stratégie, lui donnant une dimension politique qu’elle n’avait pas auparavant. De nouvelles institutions ont été créées pour permettre aux civils et aux militaires d’échanger sur les grandes orientations stratégiques. Au-delà de la stratégie, la « guerre totale » de 1914-1918 a transformé l’idée même de guerre. La mémoire de ce conflit doit être perpétuée : sa valeur dissuasive pourrait nous prémunir d’une nouvelle montée des extrêmes.
L’armée française et la révolution militaire de la Première Guerre mondiale
En 1914, la puissance de feu des armements modernes provoque une hécatombe. Pour limiter les pertes, les belligérants s’enterrent dans des tranchées. L’armée française est contrainte d’innover. Infanterie et artillerie subissent de profondes transformations. Les doctrines évoluent, permettant ainsi d’intégrer les nouveaux moyens – notamment chars et avions – aux schémas tactiques. En 1918, l’armée française, plus moderne et plus mobile que son adversaire allemand, finit par l’emporter.
Europe : d’une démilitarisation l’autre
Amorcée dès les années 1970, confirmée dans les années 1990 avec les « dividendes de la paix », accélérée par la crise de 2008, la démilitarisation de l’Europe est incontestable. L’effondrement des budgets produit des armées réduites, des matériels déployés en échantillons, des capacités en berne. Alors que les États-Unis se désengagent partiellement d’Europe, cette démilitarisation débouche sur l’impuissance européenne dans un monde où la violence collective demeure une réalité.
Une Europe démilitarisée ? Un regard américain
Le reproche adressé par les Américains aux Européens de négliger l’engagement de défense n’est pas nouveau, et il est souvent exagéré. Il a pris une ampleur nouvelle face à l’échec de l’Union européenne à se construire comme acteur stratégique et devant les coupes budgétaires engendrées par la crise de 2008. Pour inévitables que soient ces coupes, elles pourraient cependant menacer la capacité d’action des Européens en matière internationale, même pour les plus puissants d’entre eux.
La place de l'Europe dans le monde : d'hier à demain
La première mondialisation du XXe siècle a produit un profond bouleversement de l’ordre des puissances et une dévalorisation globale des nations européennes. Elle a ainsi laissé le champ à une construction européenne largement technocratique et dépolitisée. Il est temps d’affirmer une vision nouvelle, fondée sur la coopération de nations qui demeurent en Europe le creuset de la démocratie. Seule une telle vision peut redonner à cette Europe son poids à l’international.
1914-2014 : nation et nationalisme
Les mobilisations de la Grande Guerre poussent leurs racines dans des imaginaires nationaux façonnés par le xixe siècle dans les pays d’Europe. Le double traumatisme des guerres mondiales engendre le déclin des nationalismes et la mise en place de nouvelles logiques de reconstruction des sociétés. La mondialisation remet encore en cause l’étroit cadre national, mais la crise actuelle de l’Union européenne montre que la démocratie a quelque mal à s’émanciper du cadre de la nation.
L'Allemagne : le passé qui ne passe pas
La responsabilité allemande dans les deux conflits mondiaux renvoie, entre autres, à la volonté du militarisme allemand de se soustraire au contrôle du politique, ainsi qu’à l’immersion de la Wehrmacht dans une idéologie et un État nazis dont elle n’a jamais vraiment contesté les ordres. C’est ce double héritage qu’entendent rejeter l’Allemagne fédérale et sa Bundeswehr, dans le fonctionnement et la doctrine de cette dernière, fût-ce au prix d’une atrophie de sa volonté et de ses moyens d’agir.
Le passé de l'Europe est-il le futur de l'Asie ?
De troublantes similitudes existent entre l’Asie d’aujourd’hui et l’Europe d’avant 1914. La Chine exige de jouer un rôle à la mesure de ses ambitions, comme l’Allemagne à la fin du XIXe siècle. La puissance dominante, les États-Unis, ne sait pas plus limiter l’expansion de la puissance émergente que la Grande-Bretagne il y a un siècle. Face à l’exacerbation du nationalisme en Asie, les leçons de la Première Guerre mondiale doivent être retenues pour éviter une escalade dangereuse.