La diplomatie d'Obama à l'épreuve du Web 2.0

L’Administration Obama entend restaurer l’image internationale des États-Unis. Elle utilise pour ce faire, au service de ses démonstrations diplomatiques, toutes les potentialités des nouveaux médias, tout en développant un discours liant le Web à la promotion de la démocratie. Le bilan de ces choix peut paraître mitigé : Internet joue sans nul doute un rôle politique croissant mais les régimes autoritaires peuvent eux aussi s’adapter à la nouvelle réalité numérique.
« L’Administration Obama est arrivée au pouvoir avec un sens aigu du potentiel des « nouveaux médias » et des outils du Web 2.0. Pour cette dernière, l’ère du numérique transforme la pratique de la diplomatie. Le Web, et les réseaux sociaux tout particulièrement, sont perçus comme des outils diplomatiques à part entière. Ils sont utilisés dans le double objectif de soutenir la politique d’engagement conduite par l’exécutif américain et d’accompagner la démocratisation de pays avec lesquels Washington entretient des relations complexes.
En effet, dans un contexte de montée en puissance de la société civile, de mondialisation de l’opinion et d’essor sans précédent des nouvelles technologies liées à Internet, l’Administration Obama entend redonner à la « marque États-Unis » le pouvoir d’attraction perdu avec l’aventurisme de l’Administration Bush. Dans le même temps, les décideurs américains ont développé une approche qui fait du Web une technologie s’accordant avec les normes et valeurs que cherchent à promouvoir les États-Unis dans le monde. La liberté d’Internet est ainsi l’un des axes majeurs de la politique extérieure de l’Administration Obama. » […]
Plan de l’article
Communiquer : vers une diplomatie 2.0
Réactualiser la diplomatie publique des Etats-Unis
Smart power et « connectivité »
Démocratiser : un discours qui lie Internet à la promotion de la démocratie
Faire du Web une composante de la politique extérieure américaine
La eDiplomacy en action
Les limites de la eDiplomacy d’Obama
Adaptation des régimes autoritaires aux réalités numériques
Wishful thinking ?
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Colombie après trois ans de mandat de Gustavo Petro
L’élection en juin 2022 de Gustavo Petro à la présidence de la Colombie portait de grands espoirs de réformes sociales dans un des pays les plus inégalitaires au monde, et gouverné depuis l’indépendance par des droites rarement réformistes. Un an avant la fin du mandat de Petro (non rééligible), il faut constater que ces attentes ont été largement déçues, les initiatives chaotiques d’un président qui n’a pas su prendre la mesure de sa fonction étant souvent bloquées par un Congrès structurellement conservateur. Un retour à une politique plus traditionnelle est donc le scénario le plus probable après les élections de 2026.
Milei : rompre avec l'État
L’élection de Javier Milei en novembre 2023 vient bouleverser une démocratie argentine rétablie il y a quarante ans, toujours marquée par le souvenir de Juan Perón et fidèle au principe de la légitimité de l’État.
Les think tanks américains sous Trump 2. Le "blob" en péril ?
Principalement voués aux questions de politique étrangère, les think tanks de Washington jouent un rôle clé de réflexion et d’expertise au service du gouvernement fédéral, auquel ils fournissent par ailleurs des cadres d’élite à l’occasion des alternances politiques. Le trumpisme vient aujourd’hui en bousculer les codes et le fonctionnement.
Les négociations États-Unis/Iran sur le nucléaire : les limites de la méthode Trump
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a bombardé des cibles militaires et nucléaires en Iran, manifestant son impatience et son intransigeance devant la nucléarisation de la République islamique.