L’évolution de la dissuasion élargie américaine en Asie du Nord-Est : vers une perte de crédibilité ?

Partenaires de longue date des États-Unis en Asie, le Japon et la Corée du Sud bénéficient tous les deux de la dissuasion élargie américaine : en cas d’attaque de grande ampleur sur l’un de ces États, Washington s’engage à leur venir en aide et à répliquer contre l’adversaire.

Pendant la guerre froide, cette dissuasion élargie s’incarnait au travers du déploiement d’armes nucléaires tactiques sur les territoires japonais et sud-coréens, en plus d’une forte présence militaire conventionnelle. Cependant, contrairement au théâtre européen où des bombes à gravité américaines sont toujours déployées, les armes au Japon et en Corée du Sud ont été retirées dans le contexte du désarmement post-guerre froide, qui a depuis beaucoup évolué. Face à un arsenal chinois désormais capable de frapper le territoire américain, une rhétorique nucléaire nord-coréenne décomplexée, et une politique étrangère américaine tentée par l’isolationnisme, Tokyo et surtout Séoul jouent ainsi la carte de la prolifération nucléaire pour augmenter les garanties de sécurité américaines. Si cette dissuasion élargie a su demeurer crédible en Europe face à la Russie, elle doit donc se réinventer en Asie, au travers d’adaptations doctrinales et capacitaires.
> Lire l'article complet sur Cairn.info.
Contenu disponible en :
Thématiques et régions
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analyses2001-2025 : guerre globale contre le djihadisme
Malgré des moyens considérables dédiés à la guerre globale contre le terrorisme, la menace djihadiste n’a pas disparu.
L’Iran face à ses limites : 10 points sur les causes structurelles d’une cassure tactique
Proxies régionaux. Soutien de Moscou. Latence nucléaire. Dissuasion balistique. L’équilibre sur lequel Téhéran avait bâti sa doctrine a chancelé — avec une rapidité impressionnante. Une semaine après l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, il est possible de dresser un bilan détaillé des raisons structurelles qui ont permis à Tel Aviv de déjouer les plans de la République islamique et de dégager des perspectives.
Repenser la fonction « Protection – Résilience ». Un nécessaire changement de paradigme face à un environnement qui se durcit
La France comme les autres pays européens est confrontée de manière directe, tout particulièrement depuis le début de la guerre en Ukraine, à une stratégie hybride de déstabilisation mise en œuvre par la Russie. Cette stratégie se matérialise dans l’ensemble des champs et des milieux possibles d’affrontement et a pour objectif, outre de saper le soutien occidental à l’Ukraine, d’affaiblir les pays européens avec lesquels la Russie se perçoit dans une confrontation systémique de long terme.
Réformer les commandements de l’OTAN. Entre européanisation, émergence de nouveaux leaders et rôle des États-Unis
Au moment où le Sommet de l'OTAN se tient à La Haye du 24 juin au 25 juin 2025, la réélection de Donald Trump à la présidence américaine interroge profondément la nature du lien transatlantique. Si les garanties de sécurité de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), article 5 et dissuasion nucléaire notamment, ne sont pour l’instant pas officiellement remises en cause ou amoindries, des projets de la nouvelle administration portent sur le désengagement de fonctions au sein de l’Alliance, en particulier le poste de SACEUR (Supreme Allied Commander Europe).