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Energies renouvelables: pourquoi l'Asie est en pointe et l'Afrique à la traîne?

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Interviewé par Florent Guignard, pour

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Les énergies renouvelables (hydroélectrique, solaire et éolien en particulier) représentent aujourd'hui 30 % de l'électricité produite dans le monde. Mais tous les continents ne progressent pas à la même vitesse. 

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Record battu ! Les énergies renouvelables n'ont jamais autant progressé en un an sur la planète, même si la situation est contrastée selon les continents : une hausse inédite de 15,5 % en 2024 selon le dernier rapport de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (l’Irena, basée, ça ne s'invente pas, aux Émirats arabes unis, plus connus pour leur pétrole que pour leurs éoliennes...). Les énergies renouvelables sont des énergies « propres », qu’on oppose aux énergies fossiles, qu'on puise dans le sol, qu'on épuise, et qui produisent beaucoup de gaz effet de serre responsables de la crise climatique. Il y a le charbon, le pétrole et le gaz, dont la part relative diminue un peu, toujours selon l’Irena.

Le nucléaire, même s'il n'émet pas de CO2, n'est pas considéré comme une énergie renouvelable. Au contraire de l'hydroélectricité (produite par les barrages construits sur les rivières), l’énergie renouvelable « historique », qui occupe encore la première place. Ensuite, il y a l'éolien, l'énergie produite par le vent, et l'énergie solaire, grâce au soleil, qui connait une progression fulgurante. 

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En 2000, on a mis toute l'année pour produire dans le monde 1 000 mégawatts de solaire. Ensuite, en 2005, on a fait ça tous les mois, en 2015 toutes les semaines, et depuis 2023, on le fait tous les jours

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Cédric PHILIBERT
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Chercheur associé, Centre énergie et climat de l'Ifri

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Les installations solaires sont de fait les plus accessibles, et les coûts d’installation n’ont cessé de baisser. « On peut mettre un petit panneau solaire à sa fenêtre, acheté au magasin de bricolage du coin, et y brancher une prise électrique. »

D’autres énergies renouvelables sont plus marginales en termes de capacité de production : la géothermie (on transforme la chaleur de la terre en électricité), la biomasse (l’énergie provient de la combustion de matières organiques) ou l'énergie marine (produite par la force des vagues). Mais au total, le renouvelable a représenté en 2024 environ 30 % de l'électricité produite dans le monde, le signe que la planète est bien sur la voie de la transition énergétique.

Un fossé entre l'Asie et le reste du monde

Mais ce chiffre présente des disparités. L'Asie, en pleine dynamique démographique et économique, a d'ores et déjà plié le match, avec plus de 70 % des nouvelles capacités d'énergies renouvelables en 2024. L'Asie, portée par la Chine en particulier, produit aujourd'hui plus d'électricité propre que tous les autres continents. L'Afrique, elle, est à la traîne, avec une progression l'an dernier de seulement 7 % de sa production d'énergie renouvelables. Le continent africain vit sur ses acquis et ses barrages hydroélectriques historiques. Mais le problème, ce sont les investissements. « Je pense que les investissements en Afrique sont à la traîne sur tout, estime Cédric Philibert. Ce n’est pas que sur les renouvelables et il y a des raisons qui n'ont pas grand-chose à voir avec les renouvelables : les difficultés d'investir dans un pays qui est parfois en guerre civile ou qui est instable politiquement. Et effectivement, le fossé est maintenant extraordinaire entre l'Asie qui tire les renouvelables vers le haut et puis, loin derrière, on a tous les autres continents dont l'Afrique qui a pourtant une ressource solaire évidemment exceptionnelle ». 

La COP28, il y a deux ans, s'engageait à tripler les énergies renouvelables d'ici à 2030. Va-t-on y arriver ? On n'en est pas loin, si la tendance se poursuit, selon le dernier rapport de l'Irena. Mais le mouvement doit être général. « Pour y arriver, ce n’est pas la Chine qui doit faire plus parce que la Chine fait énormément. C'est en partie l'Europe et en partie les États-Unis, mais c'est surtout l'investissement dans les autres régions du monde, dans les grands pays émergents, qui ont des besoins considérables et qui pour l'instant restent effectivement à l'écart du mouvement », conclut Cédric Philibert. Il reste cinq ans pour limiter, un peu, la casse climatique.

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Florent Guignard

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Questions d'environnement

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Cédric PHILIBERT

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Chercheur associé, Centre énergie et climat de l'Ifri