Dialogue anglo-français - "Co-développement: quels objectifs? Quels principes?"
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En savoir plus sur nos programmes de soutienSeconde réunion du Dialogue anglo-français sur les régularisations et le codéveloppement : "Codéveloppement : quels objectifs? Quels principes?"
Projet sous la direction de Christophe Bertossi (Ifri, Programme 'Migrations, Identités, Citoyenneté'), réalisé en partenariat et avec le soutien du Barrow Cadbury Trust.
Le codéveloppement, tout comme les migrations irrégulières, implique un autre aspect important du futur d'une politique migratoire européenne, à savoir sa dimension internationale et l'idée que toute politique migratoire progressiste doit avoir un impact positif à la fois sur les pays de départ et de destination.
Il s'agit premièrement de limiter les coûts et d'augmenter les bénéfices de l'immigration pour les pays d'origine (limiter le "pillage" des cerveaux et rationaliser les transferts des migrants). L'idée est que l'immigration vers l'Europe ne doit pas être organisée par les Etats membres de l'UE au détriment des pays d'origine. Ce principe résulte en partie de l'approche sécuritaire de l'immigration : la coopération entre les pays de l'UE et les pays d'origine pourrait aboutir à un contrôle plus efficace des frontières extérieures de l'UE et à une moindre pression migratoire sur ces dernières. " L'approche globale ", qui a été confirmée lors de la conférence de Rabat (2006), est clairement basée sur ce postulat sécuritaire.
Deuxièmement, et de façon encore plus ambiguë, le codéveloppement est fondé sur le présupposé que développement et migration sont intimement liés. La logique du codéveloppement est la suivante : le développement des pays d'origine réduira la pression migratoire ressentie sur les frontières de l'UE. Cette logique doit être remise en question pour deux raisons. Tout d'abord, un meilleur développement économique dans ces pays ne mettra pas un terme à l'immigration mais ne fera que transformer le profil des migrants. D'autre part, il est peu probable que les migrants travaillent au développement de leur pays d'origine. Ils contribuent bien sûr à la circulation de compétences et de transferts d'argent mais le projet d'émigrer est avant tout celui d'un individu et d'une famille. Lorsque ces transferts atteignent les pays d'origine, ils ne se changent pas nécessairement en investissements productifs de développement durable.
Troisièmement, un autre élément des politiques de codéveloppement consiste à proposer des incitations financières aux migrants qui retourneraient dans leurs pays d'origine pour y lancer leur entreprise ou y travailler. Le problème est que la réussite de ces plans de retour volontaire est hautement contestée. La France a mis en place de tels plans dans les années 1970 pour des résultats mitigés.
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