05
sep
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias
Laurence NARDON, interviewée par François CLEMENCEAU pour le JDD

Etats-Unis : comment Joe Biden peut rebondir après la débâcle en Afghanistan

Ouragan Ida, résurgence du Covid-19, recul des droits des femmes au Texas... Le président des Etats-Unis n'est pas encore sorti de la série noire qui a plombé son été mais dont chaque épisode offre une opportunité de se relancer.

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La fin de l'état de grâce. En matière de sondage, l'effet de calendrier révélé par le site d'agglomération des enquêtes d'opinion FiveThirtyEight est saisissant. Alors que Joe Biden était à son pic ce popularité à la fin mai avec 54,7% d'opinions positives, le passage en dessous de la barre des 50% a été franchi le jour où Kaboul est tombée aux mains des talibans, puis a glissé à 47,2% le 30 août, lorsque le dernier avion militaire américain s'est envolé de la capitale afghane. Mais la courbe sondagière, elle, a continué de baisser, jour après jour. 

Est-ce la conséquence d’une avalanche de mauvaises nouvelles ? L’ouragan Ida qui a occasionné 18 milliards de dollars de dégâts en remontant de Louisiane jusqu’à New York et sa région, où l’on comptait encore hier près de 50 morts dans les inondations ?

Le camouflet infligé par la Cour suprême aux démocrates et défenseurs des droits des femmes en refusant de censurer la loi du Texas qui éteint de facto le recours à l’avortement légal ? La pandémie de Covid-19 avec un nombre de cas positifs qui a doublé depuis le début du mois d’août ?

Ou les chiffres du chômage qui reculent bien moins vite qu’espéré avec trois fois moins d’emplois créés le mois dernier par rapport aux prévisions des économistes ? Joe Biden, lorsqu’il se présente désormais au pupitre de ses adresses à la nation ou face aux journalistes, sait que ses mains entrelacées posées comme sur un prie-Dieu et ses yeux embués ne changeront plus grand-chose. Celui qui se posait en « réconciliateur » de l’Amérique, en président empathique accablé par les souffrances de ses concitoyens mais persuadé que la seule solution est de se relever pour se battre, va devoir appliquer cette philosophie pour lui-même bien plus tôt qu’il ne le pensait.

Mais le peut-il vraiment ? Selon le politologue David Karol de l’université du Maryland, « l’idée selon laquelle cette présidence est finie est totalement exagérée ».

  • « La messe n’est pas dite, Biden a encore douze mois pour prouver aux électeurs qu’à défaut de compétence lors du retrait d’Afghanistan, il reste crédible, car il avait promis de le faire et il l’a fait. Et rien n’indique que cette sortie du guêpier afghan l’empêche de reprendre la main sur le plan intérieur. », estime Laurence Nardon, directrice du programme Amérique à l’Ifri.

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Joe Biden Politique américaine Afghanistan Etats-Unis