04
fév
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Carole MATHIEU, citée par Jean-Claude Bourbon dans La Croix

Le gaz naturel liquéfié, grand gagnant de la crise gazière

Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont bondi de plus d’un quart en Europe en 2021. Notamment issu de gaz de schiste américain, il pourrait remplacer une partie du gaz russe. Un sommet entre les États-Unis et l’Europe sur la sécurité énergétique doit se tenir ce lundi 7 février à Washington sur le sujet.

La Croix

Trouver des alternatives au gaz russe et réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis de son puissant voisin qui lui fournit 40 % de ses approvisionnements : le sujet est au centre d’intenses discussions diplomatiques afin d’éviter toute rupture des livraisons, si le conflit entre l’Ukraine et la Russie dégénérait.

Un sommet entre les États-Unis et l’Europe doit ainsi se tenir à Washington sur le sujet, lundi 7 février. Le président Joe Biden avait déjà reçu, le 31 janvier, l’émir du Qatar pour lui demander d’accroître ses livraisons à l’Europe.

« Pour faire adhérer les pays de l’Union européenne (UE) à un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, les Américains cherchent d’abord à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz de l’UE », affirme Carole Mathieu, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Les gazoducs actuels venant de Norvège, d’Algérie et d’Azerbaïdjan sont déjà utilisés au maximum et ces pays ne peuvent guère accroître leur production dans l’immédiat. D’où le recours accru au gaz naturel liquéfié (GNL), transporté à environ – 161 °C par des méthaniers, venant du Qatar, des États-Unis, du Nigeria, d’Égypte ou encore de Tobago.

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Du gaz de schiste américain à la place du gaz russe

Du côté des producteurs, de nouvelles unités de liquéfaction devraient bientôt voir le jour, malgré les investissements faramineux nécessaires. Aux États-Unis, un huitième site entrera bientôt en service.

Déjà cet hiver, le gaz de schiste américain devrait représenter près de 40 % des importations européennes de GNL (contre 15 % pour le Qatar). Cette part va continuer à augmenter, compte tenu de la place croissante prise par les États-Unis sur le marché du gaz naturel. Premier producteur mondial, ils sont également devenus, en décembre, le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL), devant l’Australie et le Qatar.

« Les Américains sont d’abord dans une logique de marché et ne veulent pas privilégier l’Europe par rapport à l’Asie », juge Carole Mathieu.

Le sujet est sensible et les critiques environnementales autour du gaz de schiste pourraient vite refaire surface de ce côté de l’Atlantique. Mais il y a aussi des multiples oppositions aux États-Unis. La gauche du Parti démocrate veut réduire les extractions et les grands consommateurs industriels poussent à limiter les exportations de gaz, craignant que cela fasse grimper les prix.

 

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