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La guerre en Ukraine dope l’OTAN, pas la défense européenne

Interventions médiatiques |

cité par Alain Rebetez pour la

  Tribune de Genève
Accroche

Le président français juge urgent de bâtir une défense collective sur le continent. Mais la crise ukrainienne a surtout renforcé l'Alliance atlantique et le poids de la Pologne. 

Contenu intervention médiatique

À la conférence de Munich, qui réunissait mi-février une soixantaine de pays autour des questions de défense, le président Emmanuel Macron a eu une de ces formules typiques de sa pensée où il prétend concilier les contraires : "Si l’Europe veut pouvoir défendre l’Europe, elle doit aussi s’armer, profiter de l’interopérabilité de l’OTAN, mais accélérer sa capacité à produire sur le sol européen". Dans la même phrase, il cite ainsi l’OTAN, qui assure depuis bientôt septante-cinq ans la sécurité de l’Europe sous la direction des États-Unis, et l’espoir d’une défense européenne indépendante portée par la France depuis une vingtaine d’années.

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Leadership polonais
 
Les demandes d'adhésion à l'OTAN de la Finlande ou de la Suède en sont la démonstration [d'un renforcement de l'OTAN], mais aussi le poids gagné par la Pologne."Depuis 2014, un effort gigantesque est fait en Pologne, qui aura d'ici à 2030 plus de chars et d'artillerie portée que la France n'en a jamais eu", souligne Léo Péria-Peigné, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et expert en question d'armement.
 
"L'armée de terre polonaise est en passe de devenir la première en Europe, et peut-être la seule à être en mesure d'encaisser un conflit de haute intensité. On a donc un acteur qui veut devenir un pôle de puissance et qui a le soutien américain, c'est une dynamique qu'il faut garder à l'oeil", ajoute-t-il. 

La France aussi augmente ses crédits mais cela touchera le cyber et le renseignement plus que les chars ou les canons. Quant aux 100 milliards d'euros annoncés par le chancelier Olaf Scholz, l'expert y voit un effet limité.

"C'est sur cinq ans et en compensation d'un budget inchangé. Ça permettra d'acheter des avions F-35 et de faire fonctionner tout ce qui ne fonctionne pas dans l'armée allemande, par exemple les sous-marins, mais pas beaucoup plus."

De la combinaison avec l'annonce d'une réduction des forces terrestres au Royaume-Uni, Léo Péria-Peigné déduit "un basculement du point de gravité militaire européen qui se déplace vers l'est, avec la Pologne, et le nord, avec la Suède et la Finlande". 

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Manque de munitions

Quant à l'autonomie européenne en matière d'armement souhaitée par Emmanuel Macron, les difficultés sont nombreuses. Les projets franco-allemands de char et d'avion de combat restent incertains, souligne Léo Péria-Peigné. Il note pourtant que depuis le début de la guerre en Ukraine, les industriels ont réagi face au manque de munitions d'obus :

"En France, Nexter au augmenté ses cadences, Eurenco va rapatrier une capacité de production de poudre. Une montée en puissance est en train de se faire."

Mais là encore, le rôle de l'Union européenne est limité, même si la présidente de la Commission Ursula von der Leyen parle de mutualiser les commandes. "C'est bien, soupire Léo Péria-Peigné, mais ça fait un moment qu'ils en parlent, maintenant il serait temps de le faire". 

> Retrouver l'intégralité de l'article sur la Tribune de Genève

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Léo PÉRIA-PEIGNÉ

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