Quelle est l'ampleur de la menace islamiste au Sahel ?
L'année 2022 a été marquée par la fin de l'opération Barkhane et le désengagement de plusieurs pays occidentaux au Sahel. Peu à peu, les djihadistes reprennent du terrain dans la région. La menace est désormais plus large : les attaques se multiplient aussi dans les pays du Golfe de Guinée, relativement épargnés jusque-là par le péril djihadiste.
"Au total, Barkhane a rempli un certain nombre des missions qui lui on été attribuées mais on parle d'un échec global de la sécurité dans la zone. Il est difficile de parler d'une réussite de Barkhane alors qu'on a une violence qui s'est considérablement étendue et aggravée. La situation s'est constamment dégradée au Burkina Faso et au Mali. Dans ces deux Etats, on a un nombre d'attaques qui se sont multipliées ces dernières années, un nombre de réfugiés ou de déplacés intérieurs qui ont augmenté. Les zones touchées par les violences se sont étendues, et on estime qu'il y a à peu près 30 à 40% des territoires qui sont effectivement contrôlés par les forces de sécurité de ces deux pays."explique Alain Antil, Directeur du Centre Afrique subsaharienne de l'IFRI.
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"Les Etats centraux n'arrivent pas à réguler correctement les tensions voire les différends, les conflits fonciers ou d'accès aux ressources naturelles. Il y a certaines communautés qui se sentent frustrées et désavantagées par rapport à d'autres. Dans certains cas, même si ce n'est pas tout le temps, ces communautés peuvent être tentées de prendre les armes pour dire "On est des citoyens de seconde zone, on est des marginalisés dans nos propres pays" ajoute-t-il.
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