30
juin
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Jeanette SÜẞ, citée par Tomáš Čorej et Denisa Ballova dans DennikN SK (artilce paru en slovaque)

Macron craint une répétition de 2005. Une analyste explique les raisons de l'agitation en France

Le président français doit calmer les troubles dès que possible, mais il risque de les aggraver en prenant des mesures trop radicales.

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À Nantes, des manifestants ont enfoncé une voiture dans la porte vitrée d'un supermarché, à Marseille, des groupes de jeunes se sont battus avec des policiers et, dans le centre de Paris, des manifestants ont détruit des restaurants, des pharmacies et des magasins.
 
Bien que les autorités françaises aient appelé 40 000 policiers dans les rues, des émeutes massives se sont poursuivies dans tout le pays dans la nuit de jeudi à vendredi. Elles ont été déclenchées par la mort d'un adolescent de 17 ans, abattu par un policier alors qu'il contrôlait sa voiture.
 
Le président Emmanuel Macron a condamné les violences, mais s'est immédiatement rangé du côté de la victime pour tenter d'éviter une nouvelle crise politique. Il a qualifié l'incident d'"inexcusable", mais cela ne suffit pas aux manifestants qui réclament une réforme complète de la police française.
 
Entre-temps, les manifestations se sont étendues à la Belgique voisine, où au moins quinze personnes ont été arrêtées. En France, plus de 150 manifestants ont été arrêtés au cours des deux premiers jours d'agitation, et au moins 420 autres au cours de la seule nuit dernière. La plupart d'entre eux avaient moins de 18 ans.
 
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L'analyste Jeanette Süss explique à Denník N qu'au cœur des protestations actuelles se trouve une déconnexion croissante entre le public et les forces de sécurité.
  • "La police française protège avant tout les intérêts de l'État français et non ceux des citoyens français. En Allemagne, par exemple, c'est exactement le contraire", explique-t-elle.

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Comme l'explique l'analyste Süss, un moment clé a été la législation de 2017 du gouvernement Macron qui permet aux policiers d'utiliser une arme à feu même si l'auteur de l'attentat ne menace pas immédiatement leur vie. La loi dite "antiterroriste", qui était une réponse aux attentats de 2015 à Paris, était déjà extrêmement controversée au moment de son adoption.
  • "Les données montrent qu'elle a contribué de manière significative à l'augmentation du nombre de victimes", explique l'expert. La mort de Nahel est le deuxième cas cette année où un policier a tiré sur une personne lors d'un contrôle routier, contre treize l'année dernière.
Selon les chercheurs cités par Süss, le nombre de contrôles de police sur les routes a augmenté de 350 % depuis 2017. Dans le même temps, le nombre de cas de non-respect du code de la route n'a augmenté que de 35 %.
 
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>> >> Cet article est publié en slovaque sur le site de DennikN "Macron sa obáva, že sa zopakuje rok 2005. Analytička vysvetľuje, o čom sú nepokoje vo Francúzsku"<< <<
 
 
 
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