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Sommet du G20 : revoilà Poutine sur la scène internationale

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Le président russe, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, participe en visioconférence au sommet du G20 ce mercredi à New Delhi. La guerre à Gaza occupera plus les débats que le conflit en Ukraine.

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Luca Perra (Shutterstock.com)
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C’est le retour de Vladimir Poutine sur la scène internationale. Le président russe assistera ce mercredi au sommet du G20 organisé par l’Inde depuis New Delhi. Retour prudent cependant. Le maître du Kremlin ne se trouvera pas physiquement en Inde, mais participera en visioconférence — tout comme d’ailleurs son homologue Emmanuel Macron — à cette grand-messe virtuelle des vingt plus importantes économies mondiales. L’hôte indien avait prévu cette formule hybride, tombant à pic pour un dirigeant qui se trouve sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Accusé de crimes de guerre pour, notamment, la déportation d’enfants ukrainiens

Pour autant, aurait-il risqué d’être arrêté en se rendant en Inde, pays resté ami de Moscou malgré la guerre ?

Sans doute pas, selon Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie-Eurasie de l’IFRI : « Appliquer un mandat d’arrêt contre un chef d’État en exercice ressemblerait à un tremblement de terre diplomatique et créerait un précédent extraordinaire. Un pays occidental aurait pu le faire… » Mais aucune chance que le paria ne s’y aventure. La diplomatie indienne a trouvé un compromis qui permet à Poutine de montrer que « la Russie est incontournable sur les sujets globaux tout en évitant toute spéculation et raillerie sur une potentielle arrestation », ajoute la chercheuse.

De toute façon, il sera davantage question à ce sommet, entre autres thématiques mondiales (climat, économie, numérique…), de la guerre à Gaza qu’en Ukraine. Pour Poutine, remettre un pied, même virtuel, au G20 marque un gain diplomatique.

D’abord, parce que ce format « unit les pays qui représentent environ 60 % de la population mondiale et 85 % du commerce, souligne Tatiana Kastouéva-Jean. S’en exclure prive la Russie d’une plate-forme précieuse qui mélange des pays occidentaux et non occidentaux, notamment la majorité des Brics » (les puissances émergentes, Chine, Brésil, Inde, Afrique du Sud…).

[...]

Tout se passe comme si Poutine était le grand gagnant de la guerre Israël-Hamas. Tout d’abord, elle permet de faire diversion du conflit ukrainien qui s’éternise. Obligeant notamment les États-Unis, grands alliés d’Israël, à concentrer leurs efforts diplomatiques, financiers et militaires sur la région.

Et elle donne l’occasion à la Russie, souligne Tatiana Kastouéva-Jean, «  de pointer les doubles standards occidentaux et de se poser en défenseur de la cause palestinienne, ce qui trouve un écho dans le monde arabe et le Sud global  ».

 

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

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