La dimension politique de la réconciliation : retour sur le 6 juin 2004

Depuis plus de deux ans maintenant, les relations franco-allemandes bénéficient d'une profondeur, d'une stabilité et d'un climat de confiance exceptionnel. En témoigne aussi la présence de Gerhard Schröder lors des cérémonies commémoratives du 6 juin 2004 qui a suscité une approbation non évidente des deux côtés du Rhin.
Ce geste d'amitié franco-allemande n'en demeure pas moins dépourvu de sens et d'émotion. Bien plus qu'une réconciliation de deux collectivités humaines, il s'agissait davantage de souligner une solidarité mutuelle et d'une co-responsabilité face à l'avenir de l'Allemagne, de la France et de l'Europe.
Alfred Grosser rappelle à cet égard que "même quand des tensions politiques se manifestent ou sont sous-jacentes aux déclarations publiques lénifiantes, la densité des relations est telles que, par leur nombre et leur intensité, elles demeurent très supérieures à celles qui existent entre l'Allemagne et n'importe quel autre pays et entre la France et n'importe quel autre pays".
Toutefois, la relance de la coopération bilatérale en janvier 2003 ne peut faire abstraction de la persistance de contradictions et d'incohérences tant à l'échelle du tandem franco-allemand lui-même qu'au niveau des rapports que la France et l'Allemagne entretiennent avec Bruxelles.
Alfred Grosser est professeur émérite à l'Institut d'études politiques de Paris
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La dimension politique de la réconciliation : retour sur le 6 juin 2004
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa « Saga Huawei » en Europe revisitée : les enseignements allemands pour le déploiement de la 6G
Bien que l’Union européenne ait tenté de coordonner une réponse commune dans le déploiement de la 5G en Europe via sa « boîte à outils 5G », les États membres ont suivi des approches divergentes, pris entre considérations politiques, économiques et technologiques. L’Allemagne – malgré ses liens économiques étroits avec la Chine et son statut de premier marché européen des télécommunications – n’a trouvé qu’un accord vague en juillet 2024, dont la portée semble surtout symbolique.

Mercosur : Il faut être deux pour danser le tango
« Le Mercosur (…) ne doit pas échouer à cause de la France », déclarait Friedrich Merz début décembre. « La messe n’est pas encore dite », lui répondait Emmanuel Macron quelques jours plus tard. Éclairage sur un dossier susceptible de mettre à mal la relance de la relation franco-allemande.
Perspectives françaises et allemandes face aux défis géopolitiques dans le contexte de l’agression russe contre l’Ukraine
Les politiques étrangères, de défense et de sécurité de la France et l’Allemagne évoluent dans un contexte très tendu, marqué par le retour de conflits à haute intensité. Impensable au lendemain de la chute du Mur de Berlin qui symbolise la fin du conflit Est-Ouest, la guerre est aujourd’hui de retour en Europe, alors que les espaces terrestres et maritimes qui entourent le continent européen, de l’Arctique à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient, sont devenus des théâtres de rivalité géopolitique, de guerres civiles et de conflits aussi bien hybrides que militaires.
La brigade franco-allemande et la relance de la défense européenne
Une chose est claire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : le projet d’unification européenne est menacé dans son existence même. À moins d’élaborer une politique de défense souveraine pour parer à la guerre en Ukraine et à l’affaiblissement des garanties de sécurité américaines, l’Union européenne verra se poursuivre l’érosion de sa dynamique de cohésion interne et de son attractivité externe.