Entre volte-face sur les tarifs douaniers et deals, la tournée asiatique de Trump à l’épreuve d’une stratégie floue
Dans le premier périple asiatique de son second mandat, Donald Trump veut marquer que les Etats-Unis sont toujours bien présents dans cette région hautement sensible. Cela n’a rien d’évident. Car la stratégie américaine y est loin d’être claire.
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Marquer que les Etats-Unis sont toujours présents dans cette région hautement sensible
Lors de son mandat précédent, Donald Trump à l’occasion d’une tournée d’une dizaine de jours en Asie, s’était inscrit dans la continuité de son prédécesseur Barack Obama et de son « pivot vers l’Asie » afin de faire face à une Chine devenue la seconde puissance mondiale avec l’ambition de s’affirmer comme la première. Le principe martelé alors par l’administration Trump était celui « d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ». Notamment en matière de liberté de navigation. La ligne reste la même si elle tend à devenir confuse voire illisible.
Dans le premier périple asiatique de son second mandat, le milliardaire participe à deux sommets internationaux avec nombre de leaders régionaux afin de marquer que les Etats-Unis sont toujours bien présents dans cette région hautement sensible. Cela n’a rien d’évident. La nouvelle administration Trump depuis son installation en janvier 2025 n’a pas vraiment montré une stratégie claire dans la région.
« Cette politique étrangère ne discrimine plus entre alliés, partenaires et rivaux mais érige le rapport de force comme seule règle présidant aux relations avec les Etats, conduisant Donald Trump à se montrer selon la formule consacrée fort avec les faibles et faible avec les forts », pointe Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’Ifri (Institut Français des Relations Internationales) dans la revue Politique Etrangère.
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Des inquiétudes sur le cas de Taïwan
En matière sécuritaire, le dossier le plus sensible reste la question de Taïwan, l’île indépendantiste et vitrine démocratique pour le monde chinois, que Pékin considère toujours comme partie intégrante de son territoire. Xi Jinping n’a cessé de rappeler vouloir la récupérer, y compris par la force et la question ne pourra pas ne pas être abordée lors de la rencontre avec son homologue américain qui sur ce point aussi est resté assez flou. Jusqu’où les Etats-Unis soutiendront Taïwan en cas de blocus de l’île, voire d’invasion ?
La doctrine était depuis la reconnaissance diplomatique de la Chine populaire comme la seule Chine dans les années 1970 restée dans l’ambiguïté. Elle laissait entendre que les Etats-Unis ne pourraient pas ne pas réagir à toute remise en cause du statu quo par Pékin sans pour autant le dire explicitement.
« Donald Trump se départit certes de la ligne de Joe Biden qui tendait vers davantage de « clarté stratégique » mais il ne revient pas tout à fait à l’approche traditionnelle de « l’ambiguïté stratégique » », relève Marc Julienne, Directeur du Centre Asie de l’Ifri.
Les Chinois n’en espèrent pas moins pouvoir obtenir des concessions d’un Trump transactionnel. D’où les inquiétudes dans l’île car la dissuasion repose sur la certitude du régime chinois que les États-Unis interviendront en cas d’agression.
> Lire l'article dans son intégralité sur le site de Challenges.
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