Négociations pour la paix en Ukraine: est-ce que la Chine peut et veut peser sur une issue du conflit ?
Emmanuel Macron est en visite d’État en Chine jusqu’au vendredi 5 décembre. Il espère convaincre Xi Jinping de « peser » sur la Russie, le partenaire stratégique de la Chine, pour la « convaincre » d'accepter un cessez-le-feu. Mais le pays a-t-il la volonté et le pouvoir d’infléchir l'intransigeance de Moscou ?
Face à l’impasse des tractations autour du plan de paix pour l’Ukraine, les regards se tournent à nouveau vers la Chine. Alors que les discussions achoppent entre les États-Unis et la Russie, Emmanuel Macron compte sur sa visite en Chine auprès de Xi Jinping pour l'inviter à s'impliquer sur ce dossier. « Nous devons continuer à nous mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité dans le monde. Et de l'Ukraine aux différentes régions du monde qui sont touchées par la guerre, la capacité que nous avons à œuvrer ensemble est déterminante », a déclaré le président français ce jeudi 4 décembre à l'issue d'un entretien restreint.
[…]
Pour sa part, Xi Jinping a assuré que la Chine entendait coopérer avec la France pour « écarter toute interférence » et « rendre le partenariat stratégique général entre la Chine et la France plus stable ». Sur le papier, la Chine revendique depuis le début de la guerre sa neutralité et appelle régulièrement à des pourparlers.
[…]
Ce narratif d'une neutralité de façade qui est régulièrement utilisé par Pékin, ne fait plus tellement illusion auprès des Européens explique Marc Julienne, le directeur du Centre Asile de l'Institut français des relations internationales (Ifri). « Ils ont mis pas mal d'eau dans leur vin depuis le début de la guerre », explique Marc Julienne.
« Au début, ils ont vraiment pris au pied de la lettre le discours chinois, ils y ont cru. Plusieurs leaders européens sont allés à Pékin pour essayer de convaincre Xi Jinping de jouer un rôle de médiateur, puisqu'ils avaient les leviers de pression sur Vladimir Poutine », rappelle le chercheur auprès de BFMTV.
« On est tombés dans le panneau »
Illustration de cette conviction en avril 2023, quatorze mois après l'agression russe, Emmanuel Macron en visite à Pékin avait dit à Xi Jinping « compter » sur lui pour « ramener la Russie à la raison ». Jusqu'ici, la République populaire de Chine n'a jamais condamné l'invasion russe et a, au contraire, intensifié ses relations bilatérales avec Moscou.
« Je pense qu'on est un peu tombés dans le panneau de cette fausse neutralité, de cette neutralité de façade, puisque la Chine considère qu'elle est neutre parce qu'elle ne fournit pas d'armes. Mais ce n'est pas ça la neutralité. La neutralité, c'est de ne pas prendre parti », ajoute Marc Julienne avant de donner plusieurs exemples de la contribution chinoise à l'effort de guerre russe.
« Évidemment que la Chine prend parti puisqu'elle aide l'économie russe. Elle ne condamne pas, elle ne critique pas Vladimir Poutine. Il rencontre très régulièrement Xi Jinping, et enfin, elle critique les Américains, les Européens, en considérant que ce sont eux qui ont initié la guerre, qu'ils sont responsables d'un terreau, d'un contexte qui a conduit à la guerre. Donc on ne peut pas parler de neutralité » - Marc Julienne.
[…]
> Lire l'article dans son intégralité sur le site de BFM.
Média
Journaliste(s):
Format
Partager