Pétrole : face aux attaques sur ses raffineries, la Russie se tourne vers l'export
La Russie intensifie ses livraisons de pétrole brut, mais cette stratégie pourrait être mise à mal si les frappes ukrainiennes se poursuivent. Et les recettes tirées des hydrocarbures, stratégiques pour Moscou, se retrouver davantage encore sous pression…

Selon l'Agence internationale de l'énergie, elles sont tombées en septembre à leur plus bas niveau depuis la crise du Covid, à 13,35 milliards de dollars. Selon des estimations de Reuters, cela représente une baisse de plus de 20 % sur les neuf premiers mois de l'année, alors même que le secteur pétrogazier apporte le quart des recettes de l'Etat.
« La Russie a vu son économie culminer en fin d'année dernière mais s'oriente de plus en plus vers la stagflation, note Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales. Les revenus tirés de ses hydrocarbures ont été divisés par plus de deux par rapport à 2022. »
Une fuite en avant ?
Les lignes ont de nouveau bougé depuis quelques semaines, avec l'intensification des attaques de drones ukrainiens sur les installations de raffinage russes. Elles auraient infligé de lourdes pertes. Selon l'AIE, la production de produits raffinés aurait chuté de 500.000 barils par jour.
« Jusqu'ici, les frappes ukrainiennes avaient peu perturbé la logistique russe. Mais elles vont de plus en plus en profondeur, explique Marc-Antoine Eyl-Mazzega. Si elles se poursuivent à ce rythme, il sera compliqué de remplacer les équipements. »
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Ce mouvement, entamé dès le début de la guerre, ressemble pour beaucoup à une fuite en avant de plus en plus désespérée. Et, si les attaques de drones se poursuivent, la Russie ne pourra pas éternellement utiliser ce levier. Tout d'abord parce que les capacités d'export sont limitées. Deux des trois ports situés non loin des raffineries touchées opèrent déjà quasiment à leur capacité maximale. Et un troisième, situé sur la Baltique, a connu des problèmes opérationnels.
« Jusqu'à présent, la Russie n'a pas eu de problème pour produire son pétrole. Elle maîtrise ses forages, elle produit ses propres équipements. Mais si le rythme des attaques se maintient et que celles-ci visent désormais les infrastructures d'export, elle va avoir de plus en plus de mal à l'écouler et à financer son effort de guerre », ajoute Marc-Antoine Eyl-Mazzega.
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