Les républicains et la politique étrangère américaine : quelles perspectives pour 2016 ?

Les prétendants à l’investiture républicaine pour les présidentielles de 2016 vont devoir développer un agenda clair en matière de politique étrangère. Alors qu’un débat crucial oppose aujourd’hui unilatéralistes et internationalistes sur la ligne idéologique la plus pertinente à adopter pour le Parti, les candidats devront choisir entre les différents courants qui existent au sein de la droite américaine sur ces questions. C’est à ce prix qu’une candidature crédible pourra se dégager.
Depuis la défaite de Mitt Romney aux élections présidentielles de 2012, les membres et les observateurs du Parti républicain cherchent à comprendre les raisons de cet échec. Parmi ces dernières, le manque de crédibilité du ticket républicain sur les questions de politique étrangère figure en bonne place. En effet, alors que le président Obama a été perçu comme particulièrement crédible sur les questions de sécurité nationale pendant la campagne, grâce entre autre à l’opération Ben Laden, le candidat républicain a confirmé lors des débats télévisés de l’automne 2012 sa mauvaise connaissance des dossiers de politique étrangère. De ce fait, pour la première fois depuis la fin de la guerre du Vietnam, différents sondages ont montré que la population américaine faisait plus confiance au candidat démocrate qu’au candidat républicain pour prendre les bonnes décisions en matière de politique étrangère.
Les possibles candidats républicains pour les élections de 2016, dont les noms commencent à faire surface, vont-ils pouvoir inverser cette tendance dans les quatre années à venir ? Cela semble d’autant plus important que le Parti républicain traverse aujourd’hui une grave crise idéologique, entre une marge centriste restée trop longtemps silencieuse et une frange extrémiste dont les positions mènent droit aux échecs électoraux. La refondation nécessaire devra conduire à des assouplissements sur les sujets de politique intérieure tels que l’immigration, mais aussi sur les questions de politique étrangère.
A part Condoleezza Rice, conseillère à la sécurité nationale puis secrétaire d’Etat sous G. W. Bush, et Paul Ryan, qui a eu à s’exprimer sur les questions de politique étrangère en tant que candidat à la vice-présidence lors des dernières élections, beaucoup des possibles candidats n’ont pas encore eu l’occasion de s’exprimer publiquement de façon précise et complète sur ces questions. C’est le cas de Chris Christie (gouverneur du New Jersey), Bobby Jindal (gouverneur de la Louisiane), Rand Paul (Sénateur du Kentucky, fils du libertarien Ron Paul) ou Jeb Bush (ex gouverneur de Floride, frère de G. W. Bush). L’un des favoris aujourd’hui, le sénateur de Floride Marco Rubio, s’est pour sa part exprimé sur ces questions en avril 2012 à la Brookings.
Si leur candidature se confirme, ces républicains devront prendre position en matière de politique étrangère. Ils situeront alors sans doute leur vision et leur projet dans l’une des différentes traditions qui existent en matière de politique étrangère à la droite de l’échiquier politique américain.
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