Un nouvel antiaméricanisme allemand ? L’opinion allemande face à Washington Actuelles de l'Ifri, avril 2015
Les résultats d’un sondage publié par le Pew Research Center à l'été 2014 peuvent paraître bien surprenants : alors que la France fait partie des dix plus grands « fans » des États-Unis, les Allemands comptent parmi les dix plus grands critiques – dans le même lot que le Pakistan, la Turquie ou encore les territoires palestiniens.
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Au vu de l’euphorie allemande pour Barack Obama en 2008, mais aussi du traditionnel discours sur le soutien américain aux Allemands (de l’Ouest) durant la guerre froide, dont le « ich bin ein Berliner » de John F. Kennedy est devenu le symbole, la question qui se pose est de savoir comment la relation transatlantique a pu en arriver là ?
Dire qu’il s’agit toujours d’un décalage est-ouest serait bien trop simple. L’antiaméricanisme est devenu une réalité dans toute l’Allemagne. Ceci devient notamment évident à travers d’autres sondages, où les scores des « antiaméricains » dépassent le pourcentage des Allemands de l’Est parmi la population totale (sur les 80 millions d’Allemands, environ 16 millions vivent dans ce que l’on appelle les « nouveaux Länder », soit environ 20 %). En novembre 2013, au sommet de l’affaire NSA et après la révélation de l’écoute du téléphone portable d’Angela Merkel, 35 % seulement des personnes interrogées déclaraient que l’on « pouvait faire confiance » aux Américains, tandis que 61 % affirmaient que l’on ne pouvait « pas leur faire confiance ».